La conjoncture économique inquiète les consommateurs. Pour se rassurer, bon nombre d'entre eux choisissent de rembourser leur hypothèque le plus rapidement possible.

La conjoncture économique inquiète les consommateurs. Pour se rassurer, bon nombre d'entre eux choisissent de rembourser leur hypothèque le plus rapidement possible.

D'autres, lourdement endettés, souffrent de leur situation financière. Par ailleurs, le Québec est désormais le champion nord-américain, ex aequo avec les États-Unis, pour l'utilisation de l'internet.

Ève Brault ne s'est pas posé de questions quand elle a acheté un condo dans le centre de Montréal l'été dernier. Dans sa tête, il était clair qu'elle allait rembourser son hypothèque de 135 000$ en accéléré.

Pour atteindre son but, la jeune femme a opté pour des versements hebdomadaires.

«Ça ne change pas grand-chose dans mon budget, mais au bout de l'année, ça me permet de faire l'équivalent de 14 paiements mensuels plutôt que 12», dit-elle.

Comme Ève Brault, les Canadiens sont de plus en plus nombreux à vouloir se débarrasser au plus vite leur dette hypothécaire. Selon une enquête publiée mercredi par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), 78% des gens qui ont acheté une résidence au cours de la dernière année visent cet objectif.

Plus de la moitié des propriétaires interrogés comptent utiliser, chaque fois que cela est possible, des fonds supplémentaires pour diminuer leur solde. Le tiers des répondants a déjà fait un tel versement, souligne l'étude.

Aussi, plus de la moitié des nouveaux proprios font des versements hebdomadaires ou bimensuels (plutôt que mensuels), ce qui leur permet de repayer leur prêteur plus rapidement. Et 84% de ces paiements se font de façon accélérée, ajoute l'étude.

Chez Multi-Prêts, le plus important courtier hypothécaire au Québec, la plupart des nouveaux acheteurs optent pour un remboursement aux deux semaines, indique Lorraine Trudeau, directrice des centres de prêts.

«Si on prend une hypothèque de 25 ans et qu'on fait le paiement accéléré aux deux semaines, on la réduit de trois ou quatre ans, explique-t-elle. C'est énorme.»

Beaucoup d'acheteurs se gardent aussi la possibilité de rembourser chaque année entre 10% et 20% du montant de leur prêt original, en plus de leurs paiements mensuels, indique Mme Trudeau.

«S'ils se prévalent de ces deux options-là, c'est-à-dire payer aux deux semaines et donner du capital comme ils veulent, ça les ramène à un amortissement très raisonnable et ils ne se sentent pas étouffés dès le départ», poursuit-elle.

Toutefois, même si les remises annuelles en capital et les paiements accélérés ont la cote, les jeunes acheteurs demeurent nombreux à choisir des amortissements de 40 ans - une nouveauté au Canada -, explique la directrice de Multi-Prêts.

La SCHL a mené son étude l'automne dernier auprès de 1400 nouveaux acheteurs, répartis dans tout le Canada.

«Ce sondage confirme que les Canadiens demeurent foncièrement prudents en matière d'endettement hypothécaire», a déclaré Pierre Serré, vice-président, Développement des produits et des affaires, Assurance, à la SCHL.

Par ailleurs, la Banque Royale et TD Canada Trust ont annoncé hier une réduction de leurs taux hypothécaires résidentiels variant de 0,10% à 0,15%.

Au début du mois, l'ensemble des banques canadiennes ont abaissé leurs taux variables, après une décision de la Banque du Canada.