En plein milieu du désert de Gobi, en Mongolie, il n'y a pour l'instant qu'une tente comme quartier général et un puits exploratoire, mais une société canadienne espère bien y voir dans quelques années l'une des cinq plus grandes mines de cuivre de la planète.

En plein milieu du désert de Gobi, en Mongolie, il n'y a pour l'instant qu'une tente comme quartier général et un puits exploratoire, mais une société canadienne espère bien y voir dans quelques années l'une des cinq plus grandes mines de cuivre de la planète.

Oyu Tolgoi, la Colline turquoise, devrait avoir la capacité de produire un million de tonnes de cuivre par an, ainsi que de l'or, représentant une manne pour ce pays pauvre du nord de l'Asie, dépendant de l'aide extérieure et dont les infrastructures datent de l'ère soviétique.

"Oyu Tolgoi va avoir des retombées pour quatre ou cinq générations de Mongols", dont le revenu moyen mensuel est aujourd'hui d'à peine 200 dollars américains, estime Keith Marshall, penché sur des images satellite, des études géologiques et des données statistiques à foison, dans une tente de style militaire.

Les droits

L'ingénieur britannique est le directeur d'Ivanhoe Mines Mongolia, la société canadienne propriétaire des droits d'exploration du site.

Cependant, Oyu Tolgoi est un sujet qui fait débat, autant sous les tentes des nomades que dans l'enceinte du Parlement à Oulan Bator.

La signature du contrat final entre le gouvernement et la compagnie minière n'a toujours pas eu lieu, retardée à plusieurs reprises par des manifestations de citoyens estimant trop belle la part d'Ivanhoe.

La société canadienne a accepté de donner 34% au gouvernement. Et elle investirait entre 6 à 10 milliards US, selon M. Marshall. Et même si les travaux commençaient rapidement, les bénéfices ne seraient pas au rendez-vous avant 2013.

Le gouvernement mongol a cependant indiqué récemment vouloir 51% du capital, alors que certaines personnalités sont opposées à toute précipitation.

L'expérience

"Personne en Mongolie n'a l'expérience nécessaire pour exploiter une mine de cette ampleur et nous ne devons pas nous ruer vers un contrat avec des étrangers sans connaître toutes les implications possibles", estime Sainkhuugiin Ganbaatar, président du Syndicat de Mongolie, qui appelle à une évaluation par un organisme indépendant.

"Le projet a atteint un stade où il ne peut plus guère progresser sans un accord. Il nous a fallu réduire nos opérations et licencier", rétorque M. Marshall.

Pour l'heure, 500 personnes le maintiennent sur les rails, ce qui ne représente que le dixième du nombre de travailleurs attendu lorsque la mine sera exploitée. Un puits exploratoire a déjà été creusé.

Des emplois en jeu

Des milliers d'autres emplois devraient être créés en parallèle par cette activité nouvelle sur la Colline turquoise, apportant une vraie stimulation de l'économie de ce pays grand comme deux fois et demi la France, coincé entre Russie et Chine et peuplé de seulement 2,7 millions d'habitants.

Les investisseurs croient toujours en l'avenir du projet.

Rio Tinto a récemment acquis 9,9% d'Ivanhoe Mines, avec une option pour monter à hauteur de 46% dans les cinq ans suivant le feu vert espéré d'Oulan Bator.