Airbus a présenté à l'occasion d'un comité central européen, qui réunissait la direction de l'avionneur européen et les syndicats au siège d'Airbus à Toulouse, un nouveau plan d'économies baptisé Power8+ pour réagir à la faiblesse du dollar.

Airbus a présenté à l'occasion d'un comité central européen, qui réunissait la direction de l'avionneur européen et les syndicats au siège d'Airbus à Toulouse, un nouveau plan d'économies baptisé Power8+ pour réagir à la faiblesse du dollar.

Le programme Power8+, a précisé Airbus dans un communiqué, devrait générer des économies de 650 millions d'euros (983 G$ CAN) d'ici à 2012. Ce nouveau plan s'ajoute aux objectifs de 2,1 milliards d'euros prévus par le plan Power8 d'ici à 2010.

«Les marchés et la concurrence restent toutefois difficiles», a estimé le président d'Airbus, Thomas Enders.

«Nous devons prendre des mesures supplémentaires pour réduire nos coûts et améliorer notre rentabilité afin d'assurer la compétitivité à long terme de notre société», a-t-il expliqué.

Airbus précise que, sur les 650 millions d'économies, 350 millions proviendront d'une extension des mesures du précédent plan Power 8 de 2010 à 2012 et 300 millions de l'internationalisation de la production.

Concernant le volet de l'internationalisation, Airbus devrait délocaliser une partie de la production de sa filiale française Aérolia (anciennement NewCo) en Tunisie.

Cette filiale à part entière d'EADS, composée de 2200 personnes, dont 1300 à Méaulte (Somme), 400 à Saint-Nazaire ville (Loire-Atlantique) et 300 salariés des bureaux d'études toulousains, «aura pour obligation de reprendre le projet Latécoère de délocalisation en Tunisie», a confirmé Marina Lenski, délégué CFTC au comité européen.

Le projet tunisien était à l'origine développé par l'équipementier toulousain Latécoère, qui avait négocié avec Airbus pour la reprise de deux de ses sites français de Méaulte et Saint-Nazaire-Ville. Les discussions avaient ensuite échoué en mai dernier.

Au-delà du projet tunisien, Airbus souhaite aussi «renforcer l'ingénierie sur les cinq centres hors Europe, dont la Chine, l'Inde, la Russie et les Etats-Unis», a poursuivi Mme Lenski.

«Ces mesures nous inquiètent et nous font nous interroger sur l'avenir de la capacité de nos bureaux d'études et du souhait d'investissement de la direction sur ce qu'on est capable de faire en Europe.»

«Nous sommes inquiets et complètement opposés à cette stratégie financière», a ajouté pour sa part Christian Meloni, craignant des «pertes d'emploi». «Avec les filialisations en cours, il y a aura dans le futurs des ventes et des regroupements», a-t-il indiqué.

Concernant la filiale allemande baptisée «Premium Aerotech Gmbh», qui devrait regrouper trois sites d'Augsbourg, Nordenham et Varel, «aucune directive précise n'a été formulée» au cours du comité européen, a ajouté Mme Lenski.