Un jour, ça arrivera. La pompe à essence côtoiera les prises de courant dans les stations-services. Les détaillants indépendants du Québec commencent déjà à y penser.

Un jour, ça arrivera. La pompe à essence côtoiera les prises de courant dans les stations-services. Les détaillants indépendants du Québec commencent déjà à y penser.

«Les indépendants pourraient être les premiers à commercialiser la recharge électrique, que les grandes pétrolières voient sans doute d'un très mauvais oeil, souligne l'Association québécoise des indépendants du pétrole dans le plus récent message à ses membres. Si l'occasion se présente, assurons-nous d'être les premiers à combler les besoins des consommateurs qui voudront faire le plein d'électricité.»

Les indépendants, comme Harnois ou Crevier, sont des détaillants d'essence qui ne sont pas liés à une grande pétrolière et qui sont présents dans toutes les régions du Québec.

L'acceptation des véhicules électriques par M. et Mme Tout-le-monde dépend de la facilité avec laquelle les batteries pourront être rechargées. Un véhicule qui sert uniquement aux allers-retours au travail peut être branché sans problème à la maison, mais pour franchir de longues distances, il faut pouvoir compter sur des bornes d'alimentation sur les routes.

Autre problème, il faut de 8 à 12 heures pour recharger des batteries conventionnelles, ce qui limite grandement l'autonomie des voitures électriques.

Des solutions à ce problème commencent à apparaître. Project Better Place, une entreprise de Californie, propose de louer véhicules et batteries et de mettre en place une infrastructure d'alimentation. L'automobiliste paierait un abonnement à coût fixe, un peu comme les utilisateurs de téléphones cellulaires, pour un service de transport tout compris.

L'entreprise se chargerait de mettre en place des stations d'alimentation où il serait possible d'échanger sa batterie vide contre une chargée, ce qui ne prend pas plus de temps de que de faire le plein d'essence.

Deux pays, Israël et le Danemark, ont accepté de tenter cette expérience avec une voiture électrique fabriquée par Renault-Nissan. Les premiers véhicules électriques seront disponibles dans les deux pays en 2011.

Selon des analystes de la Deutsche Bank, ce modèle d'affaires serait viable dans des pays plus grands, comme les États-Unis, à un prix de 550$US par mois pour rouler 18 000 milles par année (30 000 kilomètres).

D'autres modèles d'affaires proposent de louer les batteries seulement, qui pourraient être rechargées ou échangées dans les stations-services existantes.

Partout dans le monde, des ingénieurs travaillent à l'amélioration des batteries et de nouveaux produits plus efficaces et moins chers sont sur le point d'apparaître sur le marché.

À Québec, le fabricant américain Enersys a entrepris de tester sa batterie au lithium-ion de nouvelle génération, qui peut être rechargée en la branchant à une prise électrique normale. Enersys a choisi Québec à cause de son climat froid et du faible coût de l'électricité. Les tests devraient durer quatre ans.