Tom Roque et sa femme, parents depuis quelques années à peine, prévoyaient s'acheter une voiture l'été prochain. Mais avec tout ce qu'ils ont entendu sur la crise financière et le resserrement du crédit, le doute s'est installé.

Tom Roque et sa femme, parents depuis quelques années à peine, prévoyaient s'acheter une voiture l'été prochain. Mais avec tout ce qu'ils ont entendu sur la crise financière et le resserrement du crédit, le doute s'est installé.

«Je me demande ce qui va se passer, dit M. Roque. Je ne pense pas qu'il y aura une véritable dépression, mais une mauvaise récession, ça oui. Ce seront des temps très durs pour les Américains.»

Alors que l'on apprenait que l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board avait atteint son plus bas niveau depuis sa création, les citoyens américains rencontrés par La Presse Affaires hier à Plattsburgh, dans l'État de New York, étaient résignés à affronter la tempête, en espérant, sans vraiment y croire, qu'elle ne soit pas si longue.

Brian Germain est propriétaire d'une boutique de cadeaux au centre commercial Champlain. Comme tout le monde, il est bombardé de nouvelles sur la crise financière. «Avez-vous confiance en votre économie?» lui demande-t-on. «Non», répond-il du tac au tac. «Ce sera long, très long, avant de passer au travers», nuance-t-il quelques secondes plus tard.

Jack et Rita Sweeney, retraités de Saranac Lake, ont des placements en Bourse. Jack avoue candidement avoir perdu une somme d'argent considérable dans les dernières semaines.

Malgré tout, le couple garde une relative confiance. «On n'a pas le choix d'avoir confiance», dit Rita. «On a connu d'autres récessions, ajoute Jack. Le marché finit par revenir. Mais je crois que ce sera long.»

Le plan de sauvetage orchestré par Washington ne semble pas avoir apaisé les inquiétudes de tous les Américains. «Sept cents milliards et les marchés continuent de descendre», nous dit Rick, qui se réjouit à tout le moins de voir le prix de l'essence diminuer.

Quel genre de Fêtes?

À l'approche des Fêtes, les commerçants espèrent quant à eux que les consommateurs seront au rendez-vous. «Les gens vont dépenser malgré tout», croit Brian Germain, en ajoutant qu'il est trop tôt pour établir quelque constat à ce sujet.

Mia Plotnik, qui exploite un petit kiosque de produits de beauté à quelques pas du commerce de Brian Germain, a les mêmes espoirs.

«Mais il faudra se préparer à travailler fort, selon ce qui arrive», souligne-t-elle. Un commentaire qui semble trahir l'anticipation d'une période plus difficile que par les années passées.

Une de ses amies, nous raconte-t-elle, vit dans l'inquiétude après qu'on eut supprimé une centaine de postes à l'endroit où elle travaille. Dans ces circonstances, il est normal de penser que certains réduiront leur budget de cadeaux.

Pertes d'emplois, pertes pécuniaires, resserrement du crédit, les Américains ressentent déjà les contrecoups de la crise financière. Et tout le monde se sent concerné. Parmi tous ceux à qui nous avons parlé hier, personne n'a dit être indifférent à la situation économique actuelle et à ce qu'elle sera demain.