Dans un geste sans précédent, le gouvernement fédéral a décidé de ne pas donner son accord à la vente à des intérêts américains de la plus importante société canadienne spécialisée dans la technologie spatiale.

Dans un geste sans précédent, le gouvernement fédéral a décidé de ne pas donner son accord à la vente à des intérêts américains de la plus importante société canadienne spécialisée dans la technologie spatiale.

D'après le quotidien The Globe and Mail, Ottawa est d'avis que laisser cette transaction suivre son cours ne serait pas dans le meilleur intérêt du Canada.

Donnant entre autres dans l'armement et les munitions, l'entreprise du Minnesota Alliant Techsystems (ATK) souhaite mettre la main pour 1,3 milliard $ sur les programmes Radarsat et Canadarm de la firme MacDonald, Dettwiler and Associates (MDA).

Le ministre de l'Industrie Jim Prentice a écrit une lettre à Alliant Techsystems pour l'aviser de ce refus préliminaire, indiquant que cette transaction ne bénéficierait pas au Canada. M. Prentice a confirmé jeudi matin qu'il avait envoyé cette lettre à Alliant.

Le ministre a examiné le projet de vente en tenant compte de la Loi sur Investissement Canada, et le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie des Communes a entendu des témoins à ce sujet pendant des semaines.

En vertu de la loi, ATK a 30 jours pour présenter de nouveaux arguments au ministre, qui devra ensuite confirmer son refus ou revenir sur sa décision.

Lorsque contactée par le Globe, la société américaine a laissé entendre qu'elle n'avait pas dit son dernier mot.

Elle a soutenu que l'information du quotidien ne concordait pas avec le contenu de ses discussions avec le bureau de M. Prentice.

La vente projetée a suscité maintes critiques.

De nombreux détracteurs estiment qu'elle se traduirait par la perte aux mains d'un pays étranger d'une technologie de pointe subventionnée au fil des ans par les contribuables canadiens.