L'économie chancelante et la météo capricieuse affectent la construction résidentielle. Au cours du dernier trimestre, les mises en chantier au Québec ont diminué de 1,6% par rapport à la même période l'année dernière.

L'économie chancelante et la météo capricieuse affectent la construction résidentielle. Au cours du dernier trimestre, les mises en chantier au Québec ont diminué de 1,6% par rapport à la même période l'année dernière.

La situation n'a toutefois rien d'alarmant puisque depuis le début de l'année, les mises en chantier ont augmenté de 4% par rapport aux six premiers mois de 2007, selon une étude du Groupe Desjardins.

Les auteurs de l'étude prévoient que 45 000 habitations seront construites pour l'ensemble de l'année 2008, une baisse de 3553 par rapport à 2007. En fait, les mises en chantier sont en diminution constante depuis le début de la décennie. En 2001, 50 901 résidences avaient été construites. En 2009, l'étude prévoit qu'il n'y en aura que 41 000. «À partir des années 2000, on faisait beaucoup de constructions pour rattraper le manque. Aujourd'hui, c'est un retour à la normale et un retour vers un équilibre», estime Louis Gagnon, économiste chez Desjardins.

Pas moins de 20 415 chantiers ont été lancés au Québec depuis le début de l'année. Les maisons individuelles (-3,6%) et les logements locatifs (-21,1%) ont subi les plus fortes diminutions.

À Montréal, 3537 nouvelles unités ont été construites depuis le début de l'année, soit 349 de plus qu'à la même période l'an dernier. La construction de tous les types d'habitations dans la métropole s'est accrue, particulièrement les copropriétés (+132) et les appartements locatifs (+123).

La région de Laval a affiché la plus forte hausse de construction résidentielle au premier semestre de 2008. Un total de 1727 nouvelles constructions ont vu le jour sur le territoire.

À l'inverse, les régions de la Montérégie (-183), de Lanaudière (-136) et du Centre-du-Québec (-309) comptent toutes trois une diminution de constructions au premier semestre de 2008.

La faute à dame Nature

Stéphanie Radziszedwski, l'adjointe à la direction des habitations Harmonie, blâme dame Nature. Cet hiver, les constructeurs ont pelleté. Cet été, ils se font mouiller. «On a un immeuble à logements qui était supposé être livré le 1er juillet, mais la neige a repoussé sa finition au 15 août. Comme si ce n'était pas assez, la grosse tempête du 10 juin a fait tomber un mur et a encore repoussé d'un mois et demi le délai de livraison», raconte-t-elle.

Mme Radziszedwski croit que certains entrepreneurs auront moins tendance à se lancer dans de nouveaux projets, excédés par une météo médiocre et voyant leurs profits s'envoler en fumée.

Beau temps, mauvais temps, les constructions Kodiak acceptent les contrats. Le propriétaire de l'entreprise blâme plutôt les hauts et les bas de l'économie pour le ralentissement de la construction résidentielle. «C'est l'économie générale. On entend parler de récession aux États-Unis. Les gens deviennent craintifs», explique Yves Gosselin.

Pour faire face aux instabilités du marché, certains entrepreneurs vendent dorénavant leurs habitations avant même de les avoir construites. D'autres comme les constructions Kodiak vont diminuer leur prix de vente. «On est plus avenant et on est plus négociable que lorsqu'on roule sur l'or», s'exclame M. Gosselin.