Les pays émergents ont repris dimanche leurs discussions avec les pays développés à Sao Paulo pour renforcer leur poids dans la gouvernance économique mondiale, alors que la tourmente financière continue de menacer les établissements financiers et l'économie mondiale.

Les pays émergents ont repris dimanche leurs discussions avec les pays développés à Sao Paulo pour renforcer leur poids dans la gouvernance économique mondiale, alors que la tourmente financière continue de menacer les établissements financiers et l'économie mondiale.

Lancées samedi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, les discussions entre ministres des finances et gouverneurs de banques centrales des pays du G20 ont été qualifiées de «très productives» par les Etats-Unis.

«Il s'agit d'une crise mondiale qui exige une réponse mondiale. C'est le moment de formuler des propositions pour un changement réel dans l'architecture financière mondiale», avait assuré samedi Lula, qui a demandé un rôle accru pour les pays émergents dans la gouvernance économique mondiale.

Le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux tiers de sa population.

Il rassemble sept économies avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), l'Union européenne et les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie).

Le président de la Banque mondiale (BM) Robert Zoellick a jugé nécessaire «que d'importants pays en développement comme le Brésil puissent faire entendre leur voix».

Les pays émergents, notamment les géants de l'exportation aux liquidités immenses, veulent maintenant peser davantage sur la conduite des affaires du monde.

La réunion à Sao Paulo (est du Brésil) est destinée à préparer le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 le 15 novembre à Washington qui doit poser les bases d'une réforme du système financier international.

Illustrant le poids croissant des pays émergents riches en liquidités, l'Islande, en plein naufrage financier, a demandé l'aide de la Chine, après avoir négocié le mois dernier avec la Russie.

«J'ai écrit au Premier ministre chinois, mais nous n'avons pas encore reçu de réponse», a indiqué samedi le Premier ministre islandais Geir Haarde, précisant qu'il n'avait pas demandé de montant particulier.

«Nous sommes ouverts à tout, dans de telles conditions», a-t-il poursuivi, alors que la devise du pays, la couronne, a perdu plus de 40% de sa valeur depuis le début de l'année et que les trois plus grandes banques ont été nationalisées début octobre.

Entre trois et quatre mille personnes ont manifesté samedi à Reykjavik pour demander la démission du gouvernement et des dirigeants de la Banque centrale.

La semaine à venir ne s'ouvre pas sous les meilleurs auspices.

Selon le Financial Times, le premier assureur américain, AIG, discute avec l'Etat d'un nouveau plan de sauvetage, le prêt géant de 85 milliards de dollars accordé en septembre se révélant insuffisant pour assurer sa survie.

AIG doit publier ses résultats trimestriels lundi à 11H00 GMT, et d'après le Financial Times, presse pour parvenir un accord avant cette échéance.

En Belgique, le premier ministre Yves Leterme a menacé de renoncer au récent plan de sauvetage de Fortis, si la justice donnait raison aux petits actionnaires qui ont porté plainte contre le démantèlement du groupe, ce qui signifierait la banqueroute du bancassureur.

Lettonie, le gouvernement a nationalisé samedi la seconde plus grande banque, la Parex Banka, en achetant 51% pour la somme symbolique de deux lats (2,8 euros), pour «assurer la stabilité du système financier».

Les Bourses du Golfe, qui avaient clôturé jeudi en baisse sensible, ont débuté la semaine sur de nouvelles pertes dimanche.

Aux Etats-Unis, les démocrates se mobilisent pour sauver le secteur automobile menacé de faillite à court terme.

Les responsables démocrates au Congrès américain ont écrit samedi au secrétaire au Trésor Henry Paulson pour qu'il utilise le plan d'aide de 700 milliards de dollars au système financier adopté en octobre afin d'apporter «une assistance temporaire à l'industrie automobile».

Les ventes automobiles aux Etats-Unis ont plongé de près de 32% en octobre et les géants de Detroit, General Motors et Ford, sont menacés de faillite l'an prochain.

Les réductions d'effectifs se succèdent aux Etats-Unis où le géant allemand de la logistique Deutsche Post va annoncer lundi des suppressions massives d'emplois, selon le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ): «40.000 emplois sont menacés aux Etats-Unis».

L'ancien directeur général de la banque suisse en difficulté UBS a annoncé dimanche qu'il renonçait à 12 millions de francs suisses (8 M d'euros) prévus dans son contrat, sous la pression des autorités qui ont appelé les dirigeants de la société à rembourser leurs «bonus immérités».