Au terme de trois jours de négociations à Washington puis à Paris, les gouvernements des pays riches et émergents ont fait de nets progrès pour proposer des solutions face à la crise, incluant des mesures d'une ampleur exceptionnelle.

Au terme de trois jours de négociations à Washington puis à Paris, les gouvernements des pays riches et émergents ont fait de nets progrès pour proposer des solutions face à la crise, incluant des mesures d'une ampleur exceptionnelle.

«Je suis confiant, parce que je suis sûr que ce qui a été fait ces derniers jours, commençant avec le G7, qui s'est poursuivi avec la réunion du comité du Fonds monétaire international et s'est fini avec la réunion de l'Eurogroupe, est exactement le genre d'initiatives que nous devons prendre», a affirmé le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn lors d'une conférence de presse.

Vendredi, le groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) réuni à Washington a adopté un plan d'action en cinq points, s'engageant entre autres à empêcher toute faillite de banque importante, un plan soutenu samedi par le G20, qui réunit les pays riches et émergents, et par le Comité du Fonds monétaire international, au nom des 185 membres du FMI.

Dimanche à Paris, les 15 pays de la zone euro ont adopté un plan d'action comprenant une garantie des prêts interbancaires et un recours possible à la recapitalisation des banques.

«Non seulement cette action est coordonnée, mais elle va également dans les détails. Nous avions déjà des détails dans le plan américain, appelé plan Paulson. Nous avions des détails dans le plan du Royaume-Uni, et à l'évidence nous avons des détails dans le plan de la zone euro», a estimé M. Strauss-Kahn.

«Donc on peut dire que presque tous les pays sont couverts par le plan», a-t-il estimé.

Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, qui participait à la conférence aux côtés de M. Strauss-Kahn, a souligné pour sa part que la crise financière soulignait la nécessité d'engager «une action concertée» dans le but de «bâtir un meilleur système pour l'avenir».

Son institution a annoncé dimanche qu'elle envisageait de créer un fonds pour aider à la recapitalisation des banques dans les pays émergents qui pourraient être touchées par la crise.

Mais l'adoption de mesures coûteuses fait craindre une réduction de l'aide publique au développement.

«Les flux d'aide doivent être maintenus», a insisté M. Zoellick, souhaitant «qu'au moment où les gouvernements et les opinions publiques tournent leur attention sur ce qui se passe chez eux, ils ne reculent pas par rapport à leurs engagements pour augmenter l'assistance internationale».

«La crise financière ajoute une crise à une autre, celle des prix du pétrole et de l'alimentation», a rappelé M. Strauss-Kahn, prenant l'exemple d'Haïti, frappé par l'inflation des prix des produits de base, par des ouragans, et par le ralentissement mondial.

«Nous ne devons pas oublier cette autre crise, même si nous passons la plupart de notre temps sur la crise financière», a-t-il souligné.

M. Zoellick a également évoqué le changement climatique. «L'une des leçons de cette crise (la crise financière, ndlr) est qu'il faut régler les problèmes. Il ne fait pas de doute que le changement climatique va être un problème demain», selon le président de la Banque mondiale.