Le conflit déjà musclé dans le domaine de l'hôtellerie à Montréal s'envenime.

Le conflit déjà musclé dans le domaine de l'hôtellerie à Montréal s'envenime.

Les syndiqués CSN d'une quinzaine d'hôtels du Grand Montréal qui avaient toujours des heures de grève surprise en banque ont quitté leurs postes en bloc vendredi matin pour épuiser cette banque de temps.

À compter de la semaine prochaine, ils tiendront des assemblées générales dans le but de se prononcer sur des mandats de grève générale illimitée.

Les syndiqués d'un premier grand hôtel, le Delta Centre-ville, troisième en importance à Montréal, se prononceront sur cette question lundi ou mardi prochain.

Déjà, les employés de deux hôtels sont en grève générale illimitée, soit ceux du Hyatt Regency et du Holiday Inn Longueuil. Leurs collègues du Reine-Elizabeth ont également un mandat en ce sens et ont déclenché la grève vendredi matin, de sorte qu'on ne sait pas quand ils retourneront au travail.

La CSN demande aux directeurs généraux des hôtels d'intervenir personnellement pour reprendre le contrôle de la négociation patronale. Elle accuse les avocats qui négocient en leur nom de saboter le processus afin d'étirer le conflit pour gonfler leurs honoraires.

Le syndicat affirme que des négociateurs patronaux sont revenus sur leur parole et ont renié des ententes qui avaient été conclues, notamment au Bonaventure Hilton, au Radisson Laval et au Holiday Inn Sinomonde.

Selon le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, les directeurs d'établissements hôteliers sont «en perte de contrôle» et ils vont devoir «payer la facture».

«Les procureurs ont des agendas cachés, qui ne sont pas celui de régler les conventions collectives, mais de faire un bras de fer avec la CSN et les syndicats», a-t-il lancé.

Par ailleurs, la CSN reproche à l'Association des hôtels du Grand Montréal de répandre des faussetés, notamment en affirmant que la réduction de la charge de travail des femmes de chambre entraînerait une augmentation des coûts de 8%. Selon la CSN, l'augmentation réelle se situe précisément entre 1,24% et 1,5% sur la masse salariale totale.

Quelques centaines de syndiqués de l'hôtellerie montréalaise en grève se sont rassemblés vendredi sur la rue Jeanne-Mance, face au Hyatt Regency, avec scène démontable, orchestre et repas.

Les syndiqués ont été harangués par leurs représentants, qui ont promis de ne pas lâcher prise sur la question de la charge de travail des femmes de chambre.

Plus tôt cette semaine, l'Association des hôtels du Grand Montréal indiquait qu'une absence de compromis syndical sur cette question mènerait à l'impasse.

M. Lortie avertit les hôteliers qu'ils mettront la lucrative saison d'automne en péril s'ils laissent leurs procureurs agir comme ils l'entendent aux tables de négociation. Il dit avoir noté que certains hôtels affichent des taux d'occupation de plus de 80% pour les mois de septembre et d'octobre, période de choix pour le tourisme d'affaires et les congrès.