Après des années de réorganisation, les employés de Bell souffrent d'une maladie contagieuse: la morosité.

Après des années de réorganisation, les employés de Bell souffrent d'une maladie contagieuse: la morosité.

Les sondages internes auprès des employés font d'ailleurs état d'un moral qui s'est dégradé ces dernières années, selon un informateur bien au fait de la situation.

L'an dernier, La Presse a fait état du sondage de 2007. Le constat est limpide: les employés sont en désaccord avec l'orientation de l'entreprise et sont moins fiers qu'avant de travailler pour Bell.

«On a toujours à coeur de bien faire les choses, mais que voulez-vous: le service à la clientèle est plus difficile et on ne sait pas où l'entreprise s'en va», nous dit aujourd'hui une employée de Bell sous le couvert de l'anonymat.

Cette employée qui travaille pour Bell depuis plusieurs années a même fait comme bien des clients: elle est passée chez Vidéotron pour ses services de télécommunication filaire et chez Telus pour le sans-fil.

Toujours selon le sondage, seulement 50% des employés étaient globalement satisfaits à l'égard de Bell en 2007, un recul de huit points de pourcentage sur l'année précédente. Et à peine 59% se disaient enclins à recommander l'entreprise comme lieu de travail, une chute de neuf points.

Bell compte 54 372 employés au Canada, dont quelque 17 000 au Québec. «C'est sûr que Michael Sabia devait gérer la décroissance et déplacer le coeur des activités de l'entreprise. Mais c'est tout de même les employés qui doivent faire ça et il n'y a pas eu d'adhésion de leur part. Sur le terrain des communications avec les employés, ça été un échec», nous dit une ex-employée.

Aujourd'hui, les employés attendent que le nouveau propriétaire lance un signal rassembleur. Encore faut-il qu'un nouveau propriétaire prenne finalement la barre de Bell.