Montréal doit redevenir la locomotive économique du Québec dans l'esprit de tous les Québécois - et surtout du gouvernement.

Montréal doit redevenir la locomotive économique du Québec dans l'esprit de tous les Québécois - et surtout du gouvernement.

C'est ce qu'ont fait valoir plusieurs personnalités à La Presse Affaires, en réaction à la nomination de Raymond Bachand cette semaine comme ministre responsable de Montréal.

«Il faut redonner une fierté aux Québécois sur la performance de leur métropole, et faire reconnaître l'importance de la métropole dans la performance économique du Québec», a lancé Isabelle Hudon, présidente de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, pendant un entretien.

«Si on veut miser sur la croissance économique et la prospérité, on ne peut pas faire fi de Montréal: c'est 50 % de la population, 50 % du PIB et 70 % des exportations québécoises qui émanent de la région de Montréal. On ne peut pas ne jamais en parler», a-t-elle poursuivi.

Nancy Neamtan, présidente-directrice générale du Chantier de l'économie sociale, espère elle aussi que le clivage entre Montréal et les régions va s'estomper une fois pour toutes.

«Je pense que Montréal a les moyens de se développer, a-t-elle fait valoir. Qu'on arrête de faire la concurrence entre Montréal et les régions. Il y a de la place pour le développement des deux.»

Depuis qu'il a été nommé ministre du Développement économique, Raymond Bachand s'est beaucoup intéressé à la grande entreprise, comme Alcan et les forestières en région, constate Simon Prévost, économiste de la section québécoise de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Il est temps qu'il s'intéresse aux PME, selon lui.

«Avec la grande entreprise, on maintient des emplois, mais ce sont les petites qui en créent, et les petites sont beaucoup à Montréal.»

Plusieurs personnes interviewées hier comptent aussi sur Raymond Bachand pour aider à faire avancer des dossiers qui traînent en longueur, comme la modernisation de la rue Notre-Dame, le réaménagement des berges du Saint-Laurent et la construction des superhôpitaux universitaires.

La construction de deux hôpitaux majeurs et l'ajout d'une nouvelle aile à l'hôpital Sainte-Justine bénéficiera non seulement à Montréal, mais aussi à toute la province, a fait valoir Isabelle Hudon, de la Chambre de commerce.

«Quand on additionne ces trois projets-là ensemble, c'est un projet de développement majeur pour le Québec comme ça fait longtemps qu'on n'en a pas vu.»

Dans son dernier budget, déposé à la veille du déclenchement des élections, le gouvernement provincial a accordé 140 millions en cinq ans à la métropole, dont 17 millions en 2007-2008.

L'octroi de ces sommes a été généralement bien perçu dans le milieu municipal. Mais certains ont dénoncé que Montréal soit traité sur un pied d'égalité avec les autres régions du Québec, puisque les 140 millions ont été accordés dans le cadre de la «Stratégie pour le développement de toutes les régions».

Un nouveau budget sera déposé très prochainement par la nouvelle ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, et on ignore pour l'instant s'il contiendra de nouvelles mesures touchant la métropole. Selon Isabelle Hudon, la présence d'un gouvernement minoritaire à Québec ne changera pas grand-chose à la manière dont les dossiers montréalais sont traités.

«Le dernier gouvernement était majoritaire, et Montréal n'a jamais été un sujet très à la mode, parce qu'il y a toujours ce désolant fossé qui se creuse, voulant que quand ça va à Montréal, ça ne va pas en région, et vice-versa.»