Les signes d'une remise en marche de l'économie canadienne au deuxième trimestre se multiplient. Après le rebond des mises en chantier, voici maintenant que les manufacturiers recommencent à pousser la roue.

Les signes d'une remise en marche de l'économie canadienne au deuxième trimestre se multiplient. Après le rebond des mises en chantier, voici maintenant que les manufacturiers recommencent à pousser la roue.

Leurs ventes en avril ont grimpé de 2,0%, un bond considérable qui a déjoué les prévisions les plus optimistes. Statistique Canada nous a appris aussi hier que le volume des expéditions était à la hausse de 1,3%. Il s'agit de la troisième augmentation mensuelle d'affilée. Cela paraît indiquer que les efforts des fabricants pour se désembourber donnent des résultats, même s'ils ne sont pas au bout de leurs peines.

L'agence fédérale précise que les ventes de 17 des 21 secteurs sous examen ont progressé en avril.

Médiocres durant l'hiver en raison des intempéries et de travaux de maintenance, les ventes de produits du pétrole et du charbon ont bondi de 9,0%. Sans elles, la progression des livraisons manufacturières aurait été limitée à 1,0%, soit quand même deux fois plus que la prévision médiane des experts.

Les expéditions de machines et d'équipement ont ainsi bondi de 5,7%, celles de matériel informatique de 3,9%, celles des produits chimiques de 3,8% et celles des produits du bois de 2,7%.

Très volatiles, celles des aéronefs ont piqué du nez après deux montées au de février et mars. «Il semble bien que l'activité manufacturière canadienne a commencé le trimestre en trombe», fait observer Milan Mulraine, économiste chez TD Valeurs mobilières.

De son côté, la firme JP Morgan Canada, qui figure parmi les plus pessimistes sur l'état de santé de l'économie canadienne, a décidé de réviser légèrement à la hausses ses prévisions. Elle voit maintenant la possibilité d'une expansion de 0,2% en avril car les fabricants en ont aussi profité pour augmenter légèrement leurs stocks.

Malheureusement, cette belle performance ramène le secteur tout juste au niveau de sa production de février, tellement mars aura déçu. «Jusqu'à présent en 2008, les ventes manufacturières, mesurées en valeur ou en volume, varient sans qu'une tendance se dessine», observe Marc Pinsonneault, économiste principal à la Financière Banque Nationale.

Cela pourrait se poursuivre, si le recul des nouvelles commandes devait se poursuivre pendant plusieurs mois. La valeur des commandes en carnet reste toutefois élevée.

La faiblesse relative du dollar canadien depuis le début de lannée, malgré la flambée des prix de l'énergie, donne un peu d'oxygène aux fabricants.

En revanche, la morosité persistante du consommateur américain précarise leurs débouchés, à l'étranger.

Son moral est dans les talons, comme en faisait foi encore hier l'indice de confiance de l'Université du Michigan qui continue de baisser.

Il atteint le creux de la sombre époque des otages en Iran, sous la présidence de Jimmy Carter.

L'inflation fait toujours des siennes aux États-Unis et progressait au rythme de 4,2% le mois dernier, soit deux fois vite que le rythme souhaité par la Réserve fédérale. Comme les hausses de salaires demeurent contenues chez nos voisins du Sud, la poussée des prix de l'essence amincit d'autant le budget des ménages pour les dépenses discrétionnaires.

En revanche, cela nourrit les spéculations voulant que la Réserve fédérale augmente son taux directeur cet automne, voire même dès sa réunion du 5 août, selon les parieurs les plus audacieux.

Cela dope le billet vert qui a pris du galon contre la plupart des monnaies cette semaine y compris la nôtre.

Hier, le huard a poursuivi sa descente en cédant 57 centièmes. Il s'échangeait contre 97,16 cents US seulement.