Le risque associé aux actions des principales banques canadiennes n'a pas vraiment augmenté, mais le prix de ces titres a chuté considérablement et continue de baisser.

Le risque associé aux actions des principales banques canadiennes n'a pas vraiment augmenté, mais le prix de ces titres a chuté considérablement et continue de baisser.

Conclusion: c'est le temps d'en acheter, selon les spécialistes du marché.

La tempête qui secoue les marchés financiers et fait baisser les titres des banques n'est pas terminée, de toute évidence, souligne Vincent Delisle, stratège de Scotia Capital.

«Mais vaut mieux commencer à sortir dehors vers la fin de la tempête si on veut être devant lorsque l'éclaircie arrivera», dit-il.

S'il y a encore des investisseurs qui n'ont pas d'actions de banques canadiennes dans leur portefeuille, ils devraient profiter de la tourmente actuelle pour en acheter, estime pour sa part Luc Girard, directeur du groupe conseil en portefeuilles chez Valeurs mobilières Desjardins.

«Dans un horizon de placement à long terme, c'est des plus intéressants actuellement.»

La situation des banques canadiennes n'est pas plus mauvaise aujourd'hui que la semaine dernière, remarque pour sa part Luc R. Fournier, gestionnaire du portefeuille d'actions canadiennes à l'Industrielle-Alliance.

C'est ce qui se passe au sud de la frontière qui pèse sur leurs titres. «Quand ça va mal, on les met toutes dans le même panier», dit-il.

Aucune institution financière n'est à l'abri d'une crise de liquidités comme celle qui a emporté Bear Stearns. Même si une banque est rentable et bien capitalisée, elle peut manquer de liquidités si des déposants décident en masse de retirer leur argent.

«Les liquidités sont quelque chose de difficile à définir, à mesurer et à réglementer», observe l'analyste de Valeurs mobilières Desjardins, Michael Goldberg, qui cite Warren Buffett.

«C'est seulement quand la marée baisse qu'on voit qui se baigne tout nu», a déjà dit le gourou américain de l'investissement.

Les investisseurs craignent peut-être de découvrir d'autres nageurs tout nus dans le monde bancaire, mais les risques d'une faillite ou d'une crise de liquidités sont plutôt limités au Canada, estime Luc Fournier.

Si l'objectif est de profiter du creux actuel pour revendre à profit rapidement, vaudrait mieux s'abstenir, prévient Luc Girard, de VMD.

«Les orages ne sont peut-être pas terminés, mais dans un an, ou deux ou trois, on dira que c'était le bon temps d'investir dans les banques.»

Tout le monde voudrait bien savoir si la crise tire à sa fin. «Je dirais qu'on a un bon bout de fait», dit Luc Fournier.

«Le repli en cours du secteur financier du TSX équivaut à plus de 90% de la correction moyenne observée en période de récession et de crises de crédit aux États-Unis», rappelle de son côté Vincent Delisle.

Les institutions financières canadiennes ne sont pas toutes affectées par la crise du papier commercial qui a dégénéré en crise du crédit, mais toutes sont atteintes par la dégringolade boursière.

Même les actions de celles qui détiennent peu ou pas du tout de titres de dettes à risque, comme la TD et la Banque Laurentienne, ont encore glissé. «C'est justement ça qui crée des opportunités», note Luc Girard.

Le titre de la TD a atteint un creux d'un an à 60,18$, en baisse de 1,11$. La TD est un des titres préférés de Luc Girard, avec celui de la Scotia.

La TD, parce qu'elle est peu exposée à la crise du papier commercial et la Scotia, parce que plus de 30% de ses activités sont internationales, ce qui la met un peu à l'abri de la tempête actuelle.

Du côté des compagnies d'assurances, qui sont aussi un bon achat dans le contexte actuel, sa préférence va à Manuvie et SunLife.

Le rendement en dividendes est une autre bonne raison d'investir dans les actions des banques canadiennes, explique Luc Fournier.

Le rendement du dividende se calcule en divisant le dividende versé au prix de l'action. Comparé à une obligation canadienne de 10 ans, qui rapporte 3,41%, le rendement en dividende de la Banque de Montréal atteint actuellement 7%.

C'est très intéressant, sans compter que les actions ont un potentiel d'appréciation, ce que n'ont pas les obligations, explique le gestionnaire.