À moins d'être un habitué des pages boursières, le Groupe Bocenor (T.GBO) demeure une société peu connue. Bonneville Portes et Fenêtres de Sainte-Marie de Beauce, par contre, ça veut dire quelque chose pour le commun des mortels.

À moins d'être un habitué des pages boursières, le Groupe Bocenor [[|ticker sym='T.GBO'|]] demeure une société peu connue. Bonneville Portes et Fenêtres de Sainte-Marie de Beauce, par contre, ça veut dire quelque chose pour le commun des mortels.

Pourtant, le Groupe Bocenor et Bonneville Portes et Fenêtres, c'est du pareil au même. Fondée en 1946, la compagnie d'Henri Bonneville a été intégrée au Groupe Bocenor au moment où ce dernier entrait à la Bourse en 1987.

Longtemps, Bonneville Portes et Fenêtres n'aura été qu'une division du Groupe Bocenor. Aujourd'hui, Bonneville Portes et Fenêtres, c'est le Groupe Bocenor.

En juin 2004, le Groupe Bocenor frappait un mur. Devenue trop lourde, sa dette l'obligeait à se placer sous la protection de la Loi sur la faillite le temps de redresser son bilan.

Les créances de l'entreprise s'élevaient à 67 millions $. La valeur de l'action dégringolait à 18 ¢. Et dire qu'elle se promenait au-dessus de 8 $ à la fin des années 1990.

Trois ans plus tard, jurent les vice-présidents exécutifs Jean-François Doyon et Marc Kupsh, Bonneville Portes et Fenêtres a repris sa position de leader dans le marché.

Dans la foulée de ses déboires financiers, le Groupe Bocenor s'est recentré sur sa mission première: la fabrication des portes et des fenêtres de qualité. Rien de plus.

Il a notamment mis une croix sur sa gamme de produits d'aluminium et il a vendu sa division Multiver, spécialisée dans la fabrication d'unités de verre scellées. Les fruits de cette transaction ont d'ailleurs permis au Groupe Bocenor de rembourser sa dette.

Présent sur le marché du Québec, de l'Ontario et des Maritimes, le Groupe Bocenor concentre désormais ses affaires sur la côte est des États-Unis plutôt que de viser également le marché du Midwest américain.

Concurrence féroce

La tête sortie de l'eau, la compagnie, qui possède trois usines (Sainte-Marie, Saint-Joseph et Lévis), n'est pas encore totalement rendue au bout de ses misères.

Au troisième trimestre de 2006, les ventes avaient chuté de 28,6 millions $ à 17,8 millions $, un phénomène attribuable à la vente de Multiver et aux effets de la hausse de la valeur du dollar canadien. Élément positif, toutefois, le bénéfice net s'établissait à 3,6 millions $.

Le marché de la fabrication de portes et fenêtres est sans merci. Près de 150 entreprises québécoises s'y livrent une bataille de tous les instants.

À l'époque où le marché de la construction résidentielle roulait à plein régime, il y avait de la place pour tous les joueurs. Maintenant que ce marché est en perte de vitesse et qu'il n'est pas encore assuré que celui de la rénovation prendra complètement la relève, il sera difficile de faire manger tout le monde.

«La concurrence est féroce», rend compte Jean-François Doyon. Et elle ne se fait pas toujours à armes égales, ajoute-t-il en faisant allusion aux entreprises situées dans les régions-ressources qui bénéficient de subventions de la part du gouvernement du Québec qui paie 30 % du salaire des nouveaux employés et qui accorde un congé fiscal de 75 % sur l'impôt du revenu et sur la taxe sur le capital.

«Cette situation nous force à être plus créatifs pour être en mesure d'offrir un produit à un prix compétitif», indique M. Doyon en signalant que l'entreprise avait implanté une démarche de lean manufacturing afin de maximiser l'utilisation de ses ressources et d'éliminer toutes les formes de gaspillage.

Nouveaux produits

Après avoir frappé le mur en juin 2004, le Groupe Bocenor a donc décidé de concentrer ses énergies sur ce qu'il faisait de mieux.

Et il a pris les moyens pour faire encore mieux ce qu'il faisait déjà de mieux. En 2007, par exemple, Bonneville Portes et Fenêtres a lancé pas moins de 17 nouveaux produits sur le marché.

Marc Kupsh explique qu'un changement de culture s'est dessiné au cours des 18 derniers mois.

«Tout le monde n'a qu'une idée en tête: la satisfaction du client. On doit le satisfaire et ce, tant au niveau de la qualité et du prix du produit que du service et des délais de livraison.»