Les représentants des 20 premières économies de la planète, réunis en Afrique du Sud, ont insisté dimanche sur la nécessité de trouver de nouvelles sources d'énergie, au moment où la croissance mondiale souffre de l'augmentation des prix du pétrole.

Les représentants des 20 premières économies de la planète, réunis en Afrique du Sud, ont insisté dimanche sur la nécessité de trouver de nouvelles sources d'énergie, au moment où la croissance mondiale souffre de l'augmentation des prix du pétrole.

À la clôture de leur réunion à Kleinmond, près de la ville du Cap, les ministres des Finances et des dirigeants de banque centrale du Groupe des 20 (G20) ont souligné que la hausse des prix des denrées menace la stabilité de nombreux pays.

«On s'attend à ce que le ralentissement probable de la croissance économique mondiale soit modeste, mais son extension et sa durée restent difficiles à prévoir», ont-ils déclaré.

«Alors que le ralentissement de la croissance devrait modérer la pression sur les capacités de production et sur les ressources, la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires restera une importante source de tensions sur les prix.»

Le ministre des Finances sud-africain, Trevor Manuel, a déclaré aux journalistes que la réunion avait permis «une discussion très profonde et stimulante sur les prix des denrées».

Faire des choix

«Nous n'avons pas vilipendé les producteurs de pétrole. Les discussions portaient sur les choix en matière de biocarburants... un meilleur cocktail énergétique et l'impact de cela sur le changement climatique», a-t-il ajouté.

«La question clé, c'est l'approvisionnement adéquat en pétrole brut, a dit le ministre sud-africain. Et il pourrait ne pas y avoir suffisamment d'investissements dans les capacités de raffinage».

Les grands argentiers des 20 premières économies de la planète étaient réunis ce week-end à Kleinmond afin d'étudier la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

C'était la première fois que les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 se rencontraient dans un pays africain, et la première fois que les nouveaux patrons de la BM, Robert Zoellick (États-Unis), et du FMI, Dominique Strauss-Kahn (France), participaient à leur réunion.

Les ministres ont jugé urgentes les réformes de la BM et du FMI. Selon M. Manuel, les débats sur cette question cruciale ont été «très francs».

Le G20 représente près de 90% de l'économie de la planète et les deux tiers de sa population.

Il inclut les pays du G7 (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Italie, Royaume-Uni, Canada) ainsi que l'UE, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, la Russie, l'Arabie Saoudite, l'Afrique du Sud, la Corée du Sud et la Turquie.

Réunion de l'OPEP

Par ailleurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'est engagée hier à continuer d'approvisionner les marchés mondiaux du pétrole.

«Nous avons décidé de continuer à assurer l'approvisionnement du marché du pétrole d'une manière qui soit suffisante et fiable pour répondre aux besoins mondiaux», indique le texte publié à l'issue de ce troisième sommet de l'OPEP, qui s'est déroulé à un moment où le prix du baril frôle 100$.

L'OPEP affirme également l'importance de la paix mondiale pour la stabilité des marchés de l'énergie et les investissements dans ce secteur.

Les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad sont toutefois venues jeter une ombre sur ces déclarations rassurantes.

«Nous ne voudrions jamais devoir utiliser le pétrole comme arme ou avoir à prendre des mesures illégales. Mais si l'Amérique décide d'une quelconque action contre nous, nous saurons comment répondre», a déclaré M. Ahmadinejad, interrogé sur la menace d'un durcissement des sanctions contre l'Iran à l'initiative des États-Unis, dans le dossier du nucléaire iranien.

Sur un autre sujet qui a divisé le sommet de Riyad, le communiqué final ne fait pas de référence directe aux conséquences de la dépréciation du dollar sur les revenus des pays de l'Organisation, comme le souhaitait l'Iran, soutenu par le Venezuela.

Légère concession aux Iraniens, il indique toutefois que l'Organisation va «étudier les moyens de renforcer la coopération financière entre les pays membres de l'OPEP, y compris une proposition faite par certains chefs d'État».

Opposition des Saoudiens

Cette proposition avait suscité l'opposition des Saoudiens, qui craignaient qu'une telle référence n'accentue la baisse de la devise américaine.

Riyad s'était toutefois dite prête à ce que la question soit débattue par les ministres des Finances des pays de l'OPEP.

M. Chavez a minimisé cette défaite: «le plus important est que nous ayons obtenu que les ministres des Finances étudient la proposition.»

Les prix mondiaux du pétrole sont libellés en dollars et la chute du billet vert diminue les revenus des pays producteurs.

L'Iran a déjà pour sa part décidé de vendre son pétrole en euros pour faire pièce aux sanctions financières décidées par les États-Unis contre Téhéran.

Sur les prix, qui évoluent actuellement autour de 95$ le baril, proches de leurs records, l'OPEP a souligné vouloir travailler avec toutes les parties «pour garantir des marchés mondiaux équilibrés avec des prix convenables».