Le projet de l'Hôtel Balcer est bien vivant. Déterminé à confondre les nombreux sceptiques et à répondre aux questions pressantes des journalistes qui le harcèlent depuis plusieurs mois, le promoteur, Roch Parent, a invité la presse, tôt hier matin, à venir admirer le vieil immeuble industriel de 100 ans, maintenant nettoyé à 90 %.

Le projet de l'Hôtel Balcer est bien vivant. Déterminé à confondre les nombreux sceptiques et à répondre aux questions pressantes des journalistes qui le harcèlent depuis plusieurs mois, le promoteur, Roch Parent, a invité la presse, tôt hier matin, à venir admirer le vieil immeuble industriel de 100 ans, maintenant nettoyé à 90 %.

Admirer est le mot juste. On a beau n'en être qu'à l'étape du nettoyage, déjà ce que l'on peut voir est superbe. D'immenses poutres de cèdre rouge de Colombie, des planchers et plafonds de lattes d'érable, des murs de vieilles briques rouges; tout contribue déjà à créer une ambiance feutrée et branchée, c'est-à-dire exactement ce que les propriétaires désirent pour leur hôtel urbain de style loft. Et le designer n'est même pas encore passé par là.

"Ce n'est pas le projet d'une multinationale que vous voyez-là, a-t-il confié non sans une pointe de fierté, mais le rêve d'un simple couple trifluvien."

En effet, depuis plus d'un an, Roch Parent et sa famille travaillent à toutes les fins de semaine, pendant les vacances et les congés, à tout nettoyer au jet d'éponge (plus doux que le jet de sable), puis à sabler pouce par pouce tout de qui est en bois. M. Parent ne cache pas qu'en procédant ainsi, il a évité des coûts faramineux. "Les travaux ont été plus longs que prévu, admet-il. Il faut environ six semaines et demie pour nettoyer un plafond sur un étage entier."

Il a aussi fallu compter avec un locataire qui a été plus difficile que les autres à reloger. Mais depuis décembre 2005, l'immeuble est libre à 100 %.

Au fil des travaux, le couple Parent a aussi multiplié les démarches pour achever le montage financier nécessaire à la réalisation de leur rêve. M. Parent ne s'en cache pas, c'est la partie la plus délicate.

Force a aussi été de constater qu'aucun contracteur de la région immédiate de Trois-Rivières ne pourra prendre un tel contrat. "C'est à cause de la garantie d'un million $ que demande la banque", explique M. Parent qui a donc décidé d'intégrer financièrement un contracteur de l'extérieur à son projet. Aucun nom n'a toutefois été avancé pour l'instant. M. Parent a aussi confié que deux firmes spécialisées dans la restauration étaient intéressées à opérer la cuisine et la salle à manger de l'hôtel. Mais aucune décision n'a encore été prise à ce sujet. Par ailleurs, des démarches sont également faites du côté du député André Gabias pour voir comment Québec (qui vient justement de lancer son fonds du patrimoine culturel) pourrait contribuer à la mise en valeur de l'édifice centenaire.

Plusieurs fois déjà, M. Parent a annoncé une date d'ouverture de son hôtel qui n'a pu être respectée. Mais cela ne l'empêche pas d'avancer optimistement une nouvelle date, soit avril 2007. S'il respecte cet échéancier, Le Balcer sera le premier hôtel de type loft à ouvrir ses portes au Canada, soutient-il, soit quelques mois avant une chaîne d'hôtel qui a annoncé un projet similaire pour Montréal, la même année.

Rappelons que l'hôtel Balcer est un projet de 5,5 millions $ qui prévoit 54 chambres dont 21 suites avec foyer. On veut en faire un hôtel quatre étoiles. Le designer retenu pour le projet est Michel Beaudry et l'architecte, Alain Lemay de Lemay Michaud. L'édifice est inscrit dans le répertoire canadien des lieux patrimoniaux et a reçu une subvention qui pourra atteindre 1 million $ (versée à la fin des travaux) dans le cadre du fonds fédéral favorisant les propriétés patrimoniales commerciales. Cette subvention permettra entre autres au couple Parent de préserver plusieurs éléments historiques de l'immeuble et de remplacer les neuf poutres d'acier qui ont malencontreusement pris la place de neuf poutres de cèdre au dernier étage, ce qui coûtera plusieurs milliers de dollars.

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