Une guerre de prix entre les transporteurs aériens qui desservent les îles hawaïennes a entraîné la mise au rancart de trois turbopropulseurs Q400 de Bombardier.

Une guerre de prix entre les transporteurs aériens qui desservent les îles hawaïennes a entraîné la mise au rancart de trois turbopropulseurs Q400 de Bombardier.

Island Air comptait sur ces trois appareils pour améliorer son service et augmenter sa capacité entre les différentes îles paradisiaques qu'elle dessert, soit Oahu, Molokai, Lanai, Maui, Kauai et Hawaï.

Le transporteur, qui comptait déjà sur neuf appareils Dash 8-100 et un appareil Dash 8-200, avait signé une lettre d'entente avec Bombardier pour la location d'au moins deux appareils Q400, avec une option pour la location d'un troisième appareil.

Island Air a reçu son premier Q400 en mars dernier et devait bientôt recevoir le deuxième. L'arrivée de Go !, une filiale du transporteur américain Mesa, en juin dernier, a tout remis en question.

Attaque directe

En mettant en place des liaisons entre quatre îles hawaïennes, Go ! s'est attaquée directement aux trois joueurs qui effectuent déjà la navette entre les îles, soit Island Air, Aloha et Hawaiian Airlines.

Le chef de la direction d'Island Air, Rob Mauracher, espérait que la guerre se déroule surtout entre les gros joueurs, soit Go !, Aloha et Hawaiian, et qu'elle épargne sa petite entreprise.

Alors que la flotte d'Aloha compte 21 appareils Boeing, celle d'Hawaiian en compte 25. Les deux transporteurs, qui ont émergé récemment de la protection du chapitre 11 de la Loi américaine sur les faillites, relient également Hawaï au continent américain.

Go ! a d'abord offert des tarifs promotionnels de 39 $US, puis de 29 $US, pour les vols entre les îles. Aloha et Hawaiian ont dû suivre le mouvement.

Les employés des trois transporteurs initiaux ont toutefois pris les choses en main et ont créé un site Internet, semblable à celui de Go !, pour encourager les Hawaïens à boycotter le nouveau venu.

Go ! a répliqué avec un coup de massue : un tarif de 19 $US.

Cette fois-ci, Island Air n'a pu se cacher et a dû abandonner son plan d'expansion.

"La nouvelle capacité apportée par Go !, les prix élevés du carburant et la guerre de tarifs ont affecté l'industrie, a déclaré M. Mauracher dans un communiqué émis cette semaine. Il est clair que le tarif de 19 $ constitue une tentative directe pour réduire le rendement sur le marché et faire disparaître un concurrent."

Il a affirmé qu'Island Air devait prendre des mesures défensives pour protéger sa position sur le marché. L'entreprise doit donc réduire sa capacité en retirant son Q400 et en remettant à plus tard la livraison des deux autres appareils.

Le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a rappelé qu'il s'agissait d'appareils usagés et non pas d'appareils neufs. La mésaventure d'Island Air n'aura donc aucun impact sur la production de Q400 à l'usine de Havilland de Toronto ou sur le carnet de commandes de Bombardier.

Il a aussi fait remarquer que Go ! exploitait cinq biréacteurs régionaux CRJ200 fabriqués par Bombardier. La guerre hawaïenne a donc une résonance particulière pour l'avionneur québécois.

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