Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, s'est joint jeudi à un mouvement corporatif grandissant en pressant le gouvernement fédéral d'instaurer le plus vite possible des règles pour fixer le prix du carbone.

Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, s'est joint jeudi à un mouvement corporatif grandissant en pressant le gouvernement fédéral d'instaurer le plus vite possible des règles pour fixer le prix du carbone.

«Quand on parle de réduction de gaz à effet de serre, c'est certain que ça prend un cadre réglementaire pour qu'il y ait un prix de fixé sur le carbone et que ce prix-là encourage l'innovation technologique», a déclaré le pdg devant le Cercle de la finance internationale de Montréal.

«C'est un facteur absolument essentiel, a-t-il ajouté. On n'aura pas de réduction sans qu'il y ait un prix associé au carbone.»

Thierry Vandal a rappelé qu'il y avait deux avenues possibles: la taxation directe des émissions ou celle, plus probable, de la création d'un marché du carbone où les entreprises pollueuses achèteraient des crédits vendus par des sociétés plus propres.

Dans les deux cas, ce serait «une bonne nouvelle» pour Hydro, a souligné M. Vandal. Comme la majorité de l'électricité nord-américaine est produite à partir de charbon, de pétrole et de gaz, l'encadrement des émissions de gaz à effet de serre aurait pour effet d'augmenter le prix de l'électricité, puisque ces modes de production deviendraient plus coûteux. Par conséquent, les revenus de la société d'État croîtraient pour un même volume d'exportation.

«C'est certain qu'on peut anticiper un relèvement du prix de l'électricité dont on profiterait à chaque fois qu'on exporte», a expliqué le président.

Lors d'une rencontre avec la presse, à l'issue de son allocution, Thierry Vandal a assuré qu'il n'envoyait pas de message à Ottawa. Il reste que le gouvernement fédéral est le seul qui puisse réglementer le carbone au Canada.

Les conservateurs doivent bientôt annoncer des cibles obligatoires de réduction des émissions à l'intention de l'industrie lourde.

Jeudi, le ministre de l'Environnement, John Baird, a toutefois dévoilé une étude qui prouve, selon lui, que le Canada plongerait en récession si l'on visait l'atteinte des objectifs du protocole de Kyoto.

Le PDG d'Hydro a refusé de commenter ce scénario catastrophe.

Plus tôt cette semaine, la Fédération des chambres de commerce du Québec s'est prononcée en faveur de la mise sur pied d'une bourse du carbone à Montréal, estimant que plus son ouverture tardera, plus les coûts d'ajustement seront élevés pour le Canada.