Réagissant à la baisse de demande dans le papier journal et à un mouvement de consolidation, les papetières Abitibi-Consolidated (T.A) et Bowater (BOW) fusionnent et créent un nouveau géant au chiffre d'affaires annuel de 9,3 G$.

Réagissant à la baisse de demande dans le papier journal et à un mouvement de consolidation, les papetières Abitibi-Consolidated [[|ticker sym='T.A'|]] et Bowater [[|ticker sym='BOW'|]] fusionnent et créent un nouveau géant au chiffre d'affaires annuel de 9,3 G$.

AbitibiBowater sera le troisième plus grand acteur dans le papier et les produits forestiers en Amérique du Nord.

Les deux entreprises procéderont à un échange d'actions pour créer une société qui sera constituée au Delaware mais dont le siège social demeurera à Montréal. Elle devrait être cotée autant à Toronto qu'à New York.

Si les actionnaires donnent leur feu vert à la transaction, les actions ordinaires d'Abitibi-Consol et de Bowater seront échangées pour respectivement 0,06261 et 0,52 action ordinaire d'AbitibiBowater.

Ainsi, les anciens actionnaires d'Abitibi et de Bowater se partageront la nouvelle entreprise à 48% et 52%.

Les activités d'AbitibiBowater seront le papier journal, les papiers de pâte mécanique, la pâte commerciale et les produits du bois, en plus de la consommation de vieux journaux.

La nouvelle société possédera ou exploitera 32 usines de pâtes et papiers ainsi que 35 usines de produits du bois dans l'est du Canada et le sud-est des États-Unis. Sa capacité de production s'élèvera à 11,3 millions de tonnes de papier et à 3,1 milliards de pieds-planches de bois d'oeuvre.

Les économies annuelles visées sont de l'ordre de 250 M$ US.

David Paterson, actuel PDG de Bowater, occupera les mêmes fonctions tandis que John Weaver, qui dirige Abitibi-Consol, sera président du conseil d'AbitibiBowater.

Le conseil d'administration comptera 14 membres, chaque société en fournissant la moitié.

Selon les dirigeants de la papetière fusionnée, il fallait réagir à la baisse de demande dans le secteur du papier journal.

«La capacité de la société issue du regroupement de réaliser d'importantes synergies augmentera la valeur de l'entreprise pour ses actionnaires, améliorera notre marge de manoeuvre financière et nous placera en meilleure position pour nous mesurer à la concurrence croissante sur le marché mondial», explique John Weaver.

David Paterson tient un discours semblable. «Tant les actionnaires d'Abitibi-Consolidated que ceux de Bowater, dit-il, profiteront du large potentiel d'une société financièrement plus forte qui est capable de générer des synergies importantes, d'améliorer son bilan et de livrer concurrence plus efficacement.»

Les deux entreprises emboîtent aussi le pas après la fusion de Domtar et Weyerhauser pour créer la nouvelle Domtar, le plus important acteur dans les papiers fins en Amérique du Nord.

En fin de séance vendredi, l'action d'Abitibi-Consol a clôturé à 3,11 $ à Toronto alors que celle de Bowater a terminé à 22,15 $ US à New York.

Des fermetures à prévoir ?

L'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, s'attend à ce que la transaction ait un impact positif sur le marché mais prévoit d'éventuelles fermetures ou cessions d'activités.

«AbitibiBowater détiendra environ 55% à 60% de la capacité dans le papier journal en Amérique du Nord, dit M. Lacroix. Le niveau de concentration dans le papier commercial est aussi très élevé et nous nous attendons à ce que cette transaction soit complexe au point de vue concurrence.»