Voici l'histoire d'une biotech qui a tout ce qu'il faut mais dont l'action ne va nulle part depuis trois ans.

Voici l'histoire d'une biotech qui a tout ce qu'il faut mais dont l'action ne va nulle part depuis trois ans.

DiagnoCure [[|ticker sym='T.CUR'|]], de Québec, a de l'argent plein les poches. Son test diagnostique innovateur pour détecter le cancer de la prostate est vendu depuis peu en format maison aux États-Unis et en Europe. Et elle vient de faire une acquisition prometteuse.

Pourtant, mardi, son titre continuait à piquer du nez. Sans raison apparente, il a perdu 6,8%, ou 25 cents, pour clôturer à 3,40$, avec un volume de 89 200 actions échangées.

Qu'est-ce qui se passe?

«Il faut travailler plus du côté des communications», admet Tom Skinner, chef de la direction financière.

Même si DiagnoCure est une petite société spécialisée dans un secteur complexe, le dirigeant ne «veut pas chercher d'excuses»: il mise plutôt sur une stratégie «to get the story out».

M. Skinner sortira davantage pour faire des présentations aux conseillers en placements du secteur de détail. Il se rapprochera aussi des médias.

Par ailleurs, il s'attend à ce que de nouveaux analystes préparent des rapports de recherche sur l'entreprise.

Les firmes Valeurs mobilières Orion et Canaccord Adams, qui ont participé à la dernière émission d'actions de plus de 25 millions, auraient montré de l'intérêt. Une rencontre est prévue la semaine prochaine à San Francisco avec l'analyste américain de Canaccord.

«Nous sommes très excités de présenter aux investisseurs tout le potentiel de notre compagnie», dit-il.

M. Skinner estime que les gestionnaires de DiagnoCure ont la crédibilité pour se faire entendre puisqu'ils ont réalisé tout ce qu'ils avaient promis.

En effet, au cours de la dernière année son test a été mis en vente. Il est distribué par les plus grands laboratoires américains, comme Labcorp et Ameripath (qui vient d'être acheté par Quest).

Durant la même période, DiagnoCure s'est également départie d'une filiale déficitaire (Immunocyt) et elle s'est concentrée dans le diagnostic moléculaire pour déceler le cancer.

Au début du mois, elle a acquis les droits mondiaux exclusifs sur des tests géniques pour le cancer colorectal. Elle promet de lancer ces tests d'ici la fin de l'année.

«Pour nous, cette occasion d'affaires risque d'être aussi importante que celle pour notre test PCA3», soutient M. Skinner.

Jusqu'à présent, le produit vedette de DiagnoCure est un test qui détecte le cancer de la prostate quand le gène PCA3 est présent dans l'urine du patient. Selon plusieurs études médicales il pourrait remettre en cause la pertinence du test sanguin PSA, peu performant, utilisé présentement par les urologues.

Pour le mettre en marché, DiagnoCure a conclu un partenariat avec l'américaine Gen-Probe, qui lui verse des royautés.

Pour des raisons réglementaires, Gen-Probe et DiagnoCure ne peuvent faire de la publicité sur le produit tant que la FDA américaine n'aura pas approuvé le test (probablement l'an prochain).

Par contre, précise M. Skinner, les laboratoires peuvent le faire. Dès la semaine prochaine, un congrès très important, l'American Urological Association, à Anaheim, en Californie, donnera justement de la visibilité au test.

«Il y aura cinq ou six kiosques dans lesquels les laboratoires présenteront le test, dit-il. Sans compter que des spécialistes présenteront les résultats de leurs études sur le produit.»

L'analyste de la Financière Banque Nationale recommande l'achat du titre de DiagnoCure. Son prix cible est de 7$ d'ici un an.

«Mis à part les problèmes de communications et de perception du marché, il reste que l'histoire est excellente, constate Hugues Bourgeois. Les investisseurs ne le réalisent pas encore.»

Il rappelle que Gen-Probe considère le PCA3 comme la «pierre angulaire» de ses activités de diagnostic moléculaire.

De plus, ajoute-t-il, le nouveau président John Schafer a pris les moyens pour ajouter des revenus supplémentaires avec de nouveaux tests.

«Son modèle est celui de Genomic Health (GHDX) qui a développé un test lié au cancer du sein», explique l'analyste.

Avec des revenus de 14 millions US pour le premier trimestre, cette biotech américaine possède une valeur boursière d'environ 360 millions US.