La concentration de la propriété des médias ne provoque pas de manque de diversité sur les ondes, selon les témoins entendus lundi par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

La concentration de la propriété des médias ne provoque pas de manque de diversité sur les ondes, selon les témoins entendus lundi par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Si les représentants de la Société Radio-Canada estiment qu'il faut assurer la force du diffuseur public pour maintenir cette situation, les représentants des diffuseurs privés croient, de leur côté, qu'il ne faut intervenir d'aucune manière.

Les commissaires du CRTC semblent bien décidés d'intervenir, pourtant. Le président de l'organisme, Konrad von Finckenstein, a insisté auprès des représentants de CanWest MediaWorks: il lui faut établir, très bientôt, quelques règles, simples à suivre, pour assurer une diversité des voix sur les ondes, «pour nous garantir que nous ne nous retrouverons pas avec un marché trop concentré, excluant la diversité».

Parlant au nom de l'Association canadienne des radiodiffuseurs, Pierre Lampron, de Quebecor Média, a assuré que «la diversité d'information et la diversité des voix et la capacité d'être lu, d'être entendu, de s'informer et d'informer n'a jamais été aussi importante qu'à l'heure actuelle».

Les diffuseurs privés estiment qu'ils ont besoin de toute la liberté possible pour s'adapter à un environnement très changeant, où la clientèle se tourne non seulement vers les canaux spécialisés mais aussi vers d'autres formes de diffusions, comme Internet.

Kathy Dore, présidente de CanWest MediaWorks, a affirmé aux commissaires du CRTC qu'ils ont déjà tous les outils nécessaires pour maintenir une diversité déjà bien présente, selon elle.

«Le système en place fonctionne, a-t-elle fait valoir. Le conseil devrait utiliser les règles déjà en place.» Elle invite le CRTC à réagir, si nécessaire, au moment des renouvellements de licences.

La Société Radio-Canada a davantage d'appétit pour de nouvelles règles. Devant les commissaires, le vice-président des services français, Sylvain Lafrance, a présenté Radio-Canada comme la parfaite garantie pour une diversité des voix.

M. Lafrance croit donc, tout comme ses concurrents privés, qu'il y a toujours de la diversité sur les ondes, malgré la concentration de la propriété des médias, et ce serait, selon lui, grâce en bonne partie à Radio-Canada.

Le v.-p. de la SRC estime cependant que pour continuer à jouer ce rôle, sa société a besoin de demeurer forte.

«Ce n'est pas fatalement une question d'argent», a-t-il dit au cours d'un point de presse après sa présentation au CRTC.

Il précise: «Il y a une question d'argent mais il y a aussi la question de l'accès. Il faut qu'on le diffuse, le diffuseur public. Il faut qu'on ait accès aux satellites, qu'on ait accès aux câblodistributeurs.»

Le CRTC tient ces audiences publiques toute la semaine à Gatineau, dans le but d'élaborer des règles qui assureront une diversité des voix sur les ondes, quelles que soient les transactions entre médias.

Quelques témoins attendus: Quebecor Media ce mardi, les associations et les syndicats de journalistes mercredi.

Plusieurs transactions importantes ont été conclues dernièrement dans l'industrie de la radiodiffusion et des télécommunications. Astral Media et Standard Radio se sont regroupés, il y a eu la fusion de CTV et CHUM, et Canwest a acheté Alliance Atlantis.