Parfaitement au courant du projet qui consiste à y attirer le siège de l'ONU, la Société immobilière du Canada (SIC) veut quand même exploiter en priorité ses terrains du Havre de Montréal. Mais l'avenir du silo no 5 n'est pas encore scellé, l'appel d'offres sur sa transformation ayant même été gelé, a appris La Presse.

Parfaitement au courant du projet qui consiste à y attirer le siège de l'ONU, la Société immobilière du Canada (SIC) veut quand même exploiter en priorité ses terrains du Havre de Montréal. Mais l'avenir du silo no 5 n'est pas encore scellé, l'appel d'offres sur sa transformation ayant même été gelé, a appris La Presse.

Au printemps dernier, le gouvernement canadien a confié à la SIC, une société d'État fédérale, le réaménagement de plus de 448 000 m2 de terrain dans le secteur du Nouveau Havre de Montréal.

Ce projet vise à améliorer la qualité de vie locale, à y insuffler un nouveau dynamisme économique tout en confortant l'importance de l'activité portuaire.

La SIC a entendu parler du projet de l'ONU, mais il est encore beaucoup trop hypothétique pour qu'elle le considère comme une donnée dans son plan d'aménagement.

En entretien avec La Presse, la semaine dernière, le nouveau président-directeur général de la SIC, Mark Laroche, a dit avoir rencontré bien du monde depuis sa nomination, en juillet, pour établir sa stratégie d'intervention.

D'ailleurs, des consultations publiques débuteront au printemps à propos du centre de tri postal, qui fait naître bien des attentes dans la communauté du Sud-Ouest.

«Mais tous les terrains ne nous ont pas encore été cédés officiellement, a dit M. Laroche, qui a été directeur général de la Ville de Gatineau de 2001 à 2007. Il faut regarder les baux et la légalité des transferts. C'est très complexe. Au cours de la prochaine année, nous allons faire des consultations publiques et rencontrer la Société du Havre pour essayer de mettre au point une vision commune pour ce secteur.»

M. Laroche estime qu'il ne faudra pas aménager «une parcelle à la fois».

«Nous voulons un plan d'ensemble et un consensus établi avec l'ensemble des Montréalais pour l'aménagement de ce secteur. On a une chance tous les 75 ou 100 ans de faire un geste particulier dans une municipalité, alors il faut prendre le temps.»

M. Laroche prévoit que les terrains du silo no 5 seront en possession de la SIC d'ici «12 à 24 mois». Mais l'appel d'offres lancé en 2005 par l'Administration portuaire de Montréal pour convertir l'ancien élévateur à grains a été gelé.

Trois projets avaient été retenus: un musée d'art moderne réalisé par le Musée d'art contemporain, un usage résidentiel présenté par les Développements D'Arcy McGee et LM Sauvé, et un autre projet présenté par Busac dont le président est l'ancien vice-président de la SIC, Michel Couillard.

Mark Laroche dit que les trois candidats à la transformation du silo ont été informés que, lorsque la SIC en sera officiellement propriétaire, elle ne s'engage pas à suivre les recommandations de ces trois projets.

«On veut se donner carte blanche pour avoir une vision de l'ensemble du port, dit-il. Quand on aura cette vision, ce sera le moment de faire des appels d'offres.»

M. Laroche n'écarte aucun des projets déjà présentés mais, une fois propriétaire du terrain du silo, la SIC cherchera un investisseur pour l'exploiter plutôt que de le louer.

«On n'a pas l'habitude de détenir nos propriétés, dit-il. Notre mission, c'est de les revaloriser et ensuite de les vendre ou de les remettre à un organisme pour qu'il les gère.»

Un organisme des Nations unies, peut-être?