BCE (T.BCE), dont les dividendes ont fait en sorte que le titre était un cadeau prisé au Canada, disparaîtra des portefeuilles d'actions à la suite de son rachat au prix de 34,2 G$ CAN, ce qui oblige les petits investisseurs à chercher ailleurs pour obtenir de bons rendements.

BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], dont les dividendes ont fait en sorte que le titre était un cadeau prisé au Canada, disparaîtra des portefeuilles d'actions à la suite de son rachat au prix de 34,2 G$ CAN, ce qui oblige les petits investisseurs à chercher ailleurs pour obtenir de bons rendements.

«Ma grand-mère m'avait donné des actions de BCE», raconte Greg Deitcher, 38 ans, Torontois qui possède le titre depuis son adolescence et qui en détient maintenant environ 200. «BCE était reconnu pour le versement de dividendes, ajoute-t-il. J'ignore ce que je vais faire maintenant.»

Les dividendes de BCE ont présenté un rendement de 3,45% au cours des 12 derniers mois, soit deux tiers de plus que la moyenne des 275 membres de l'indice composite canadien Standard & Poor's/TSX. Ces rendements ont aidé l'ancienne société mère de Bell Canada à attirer les investisseurs même si la progression de son titre accusait du retard par rapport à celui de concurrents tels que Rogers Communications.

Désormais, l'acquisition prévue de BCE par un groupe ayant à sa tête le Régime de retraite des enseignantes et enseignants de l'Ontario (Teachers), qui a remporté la mise aux dépens de deux autres prétendants, mettra le titre le plus largement répandu au Canada entre des mains privées pour la première fois en plus d'un siècle. Cette situation pourrait profiter aux actions de rivaux comme Telus tandis que les investisseurs de BCE se tourneront vers d'autres entreprises de télécommunications qui versent des dividendes.

«Lorsque vous examinez les secteurs de la Bourse de Toronto et que vous en arrivez à celui des télécommunications, il ne restera plus grand-chose», soutient Rob Callander, qui participe à la gestion d'actifs d'environ 1 milliard, y compris des actions de BCE, chez Caldwell Securities, à Toronto. «On voyait souvent des investisseurs acheter des actions soit de Telus soit de BCE, ajoute-t-il. Maintenant, il ne restera plus que Telus.»

Samedi, BCE a indiqué qu'elle avait accepté l'offre de Teachers au prix de 42,57$ par action. En incluant la prise en charge de dettes de 16,9 milliards, d'actions privilégiées et d'intérêts minoritaires, la transaction se monte à 51,7 milliards, ce qui dépasse le rachat, au prix de 43,2 milliards US, de TXU Corp., producteur texan d'énergie, par Kohlberg Kravis Roberts & Co. et TPG Inc., en février dernier.

Lundi, l'action américaine de BCE a gagné 1,66$US, ou 4,4%, à 39,45$US, à la Bourse de New York. À Toronto, le titre progressait de 75 cents, à 40,34$, vendredi. Les marchés canadiens étaient fermés hier en raison de la Fête du Canada.

BCE a commencé ses activités en 1880 sous le nom de Bell Telephone Co. of Canada après qu'Alexander Graham Bell eut confié les droits de ses brevets canadiens sur ses inventions à son père Melville, qui les vendit ensuite à la National Bell Telephone Company.

À partir de quelque 2100 abonnés surtout à Montréal et à Toronto, Bell est ensuite devenu un monopole national. Pour éviter des payer des impôts, Bell dépensa de l'argent en pipelines, fiducies et entreprises de services informatiques.

L'une de ses divisions fut Nortel Networks Corp., qui essaima en l'an 2000. Le titre s'est échangé sous différents noms, y compris celui de Bell Canada, depuis au moins 1905, selon le porte-parole Mark Langton. L'entreprise est devenue BCE inc. à la suite d'une réorganisation en 1983.