La Russie a les premières réserves de gaz naturel au monde, les deuxièmes de charbon et les huitièmes de pétrole. Mais n'exploite pas qui veut ces trésors nationaux.

La Russie a les premières réserves de gaz naturel au monde, les deuxièmes de charbon et les huitièmes de pétrole. Mais n'exploite pas qui veut ces trésors nationaux.

Ces dernières années, le gouvernement de Vladimir Poutine s'est lancé dans une vaste renationalisation de l'industrie des hydrocarbures, réalisée aux dépens de plusieurs entreprises locales et étrangères. Une tendance cristallisée par «l'affaire Ioukos».

En 2003, Mikhaïl Khodorkovski, l'ex-patron du géant pétrolier Ioukos, s'est brouillé avec le pouvoir en place. Les choses ont vite dégénéré: le dirigeant a été accusé de plusieurs crimes par le Kremlin, puis condamné à huit ans de prison, qu'il purge toujours en Sibérie. Son entreprise a été mise en faillite et démantelée.

Rosneft, société pétrolière contrôlée par le gouvernement russe, a mis la main (à bas prix) sur la majorité des actifs de Ioukos, consolidant la mainmise de l'État sur le secteur pétrolier. Le Kremlin a répété le même scénario cet été avec Roussneft, une pétrolière privée de plus petite taille.

Et les Canadiens?

Dans ce contexte, investir dans les hydrocarbures apparaît bien risqué pour les entreprises canadiennes.

«Le pétrole est une ressources stratégique, et il va être difficile d'avoir des participations majoritaires, explique Piers Cumberlege, président de l'Association d'affaires Canada-Russie-Eurasie. Il y a possibilité d'avoir des participations minoritaires sur de plus petites concessions d'exploration, mais il y a toujours un risque que l'État veuille savoir ce qui se passe...»

Les entreprises canadiennes avec des technologies très poussées - par exemple dans l'extraction des huiles lourdes - auront de meilleures chances de tirer leur épingle du jeu en Russie, selon M. Cumberlege.

Le secteur des mines et métaux est plus facile à pénétrer que celui des hydrocarbures, ajoute-t-il.

High River Gold, par exemple, a acquis la totalité de la mine d'or de Berezitovy, près de la frontière chinoise. Sans y être obligée, la minière a décidé de donner une participation de 1% au gouvernement local.

«Nous voulions leur montrer notre ouverture», affirme le directeur de l'exploitation, Daniel Vanin.

Quand la production aura formellement débuté, HRG devra verser une royauté de 6% au gouvernement russe, «ce qui est très élevé», selon M. Vanin.

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Le retour du géant russe