Pour la première fois depuis trois mois, les investisseurs et les entreprises touchés par la crise du papier commercial adossé (PCAA) pourraient avoir un aperçu de la valeur marchande de leurs titres, figés par la crise hypothécaire aux États-Unis.

Pour la première fois depuis trois mois, les investisseurs et les entreprises touchés par la crise du papier commercial adossé (PCAA) pourraient avoir un aperçu de la valeur marchande de leurs titres, figés par la crise hypothécaire aux États-Unis.

Une société torontoise, Perimeter Financial, spécialisée dans les Bourses alternatives pour gros investisseurs, lance aujourd'hui un marché spécial pour le PCAA au Canada.

Il s'agit du premier marché dit «ouvert» pour ce lot d'environ 33 milliards en PCAA non bancaire que tente encore de démêler un comité de gros investisseurs.

Ce comité dirigé par l'avocat et homme d'affaires Purdy Crawford comprend la Caisse de dépôt et la Banque Nationale, qui cumulent environ 15 milliards investis en PCAA non bancaire.

D'ailleurs, l'ouverture de ce marché par Perimeter Financial survient un mois avant la date promise par ce «comité Crawford» pour produire sa proposition de restructuration du PCAA. Dans ce contexte, le projet de Perimeter Financial risque-t-il de nuire à ce comité?

«Il y a plusieurs détenteurs de PCAA non bancaire qui souhaitent obtenir enfin une idée de la valeur marchande de leurs titres, au lieu d'attendre après un comité qui travaille derrière des portes closes», a indiqué Ken Knowles, de Perimeter Financial.

La nouvelle «mini-Bourse» du PCAA non bancaire cible surtout les nombreuses entreprises qui ont des millions de dollars en liquidités investis dans ces titres à très court terme, et donc bloqués depuis trois mois.

Ces entreprises demeurent exclues du comité Crawford.

«Elles peuvent désormais demander à leur courtier de négocier leur PCAA sur un premier marché ouvert, afin de mieux jauger ce qu'elles peuvent en obtenir», selon M. Knowles.

Mais au comité Crawford, on critique la pertinence de cette initiative de Perimeter Financial.

«Nos participants, qui détiennent environ 80% du PCAA non bancaire, considèrent que la meilleure façon de revaloriser ces titres est d'en venir à un règlement d'ensemble.

D'ailleurs, ils ont convenu de ne pas échanger leurs titres d'ici là afin d'éviter de favoriser les spéculateurs», a commenté Marc Boutet, porte-parole du comité.

Il faudra donc surveiller la suite au cours des prochains jours, sinon des prochaines heures.

D'autant que Perimeter Financial compte parmi ses principaux actionnaires deux membres du Comité de restructuration du PCAA: la Caisse de dépôt et la Banque Nationale!