Un an déjà... Le monstre semble maîtrisé. Ce ne fut pas sans difficulté, ni efforts... ni victimes.

Un an déjà... Le monstre semble maîtrisé. Ce ne fut pas sans difficulté, ni efforts... ni victimes.

Mais est-il maté?

En mai 2006, nous lancions une offre de rescousse aux personnes endettées. De l'avalanche de courrier, quatre ménages avaient été retenus. Durant un an, avec les conseils d'un spécialiste, chacun chercherait à reprendre la maîtrise de ses finances.

Le 14 octobre, premier point dans le cahier spécial Maîtrisez vos dettes. Deux ménages avaient déjà abandonnés.

Lise avait opté à contrecoeur pour la faillite, sa seule porte de sortie.

Devant les réticences de sa conjointe Karen à consentir des sacrifices, Stéphane s'était retiré du projet pour préserver l'harmonie fragile de son couple.

4 février 2007. Second point. Franchissant l'écueil des Fêtes, les deux ménages persévérants consolident leur situation, et cherchent à acquérir — et surtout maintenir — une discipline budgétaire.

Juin 2007. Où en sommes-nous?

Juin 2006: Samedi matin, déjà dans le rouge

Juin 2007: SAMEDI MATIN, ET TOUT VA BIEN

Le 29 mai dernier, Christiane et Jean-François ont invité leur conseillère Hélène Bronsard à souper. Devant leur maison était garée une voiture neuve, dont leurs épargnes ont permis l'achat.

Une fort agréable soirée, dans un tout autre contexte que leur première rencontre, un an auparavant... Les calculs d'Hélène Bronsard, vice-présidente chez Raymond Chabot Gestion privée, leur avaient alors démontré qu'ils dépensaient en un an 6400 $ de plus que leurs revenus. «La vraie problématique, c'était la discipline de gérer leur argent», rappelle Mme Bronsard.

Ils avaient accumulé une dette de consommation de 32 700 $, excluant l'hypothèque.

Le déficit budgétaire annuel a été effacé dès la fin de l'été 2006, grâce au refinancement hypothécaire suggéré par Mme Bronsard, qui a permis au couple de liquider ses dettes et de produire un coussin d'urgence de 11 000 $.

On respirait... temporairement.

Aux prises avec le budget

«Combien de temps faut-il avant qu'on se sente à l'aise avec un budget?» interrogeait Christiane en février. Nous avions alors laissé les deux conjoints en meilleure posture financière, mais au milieu d'une lutte épique contre leur système de suivi budgétaire.

Hélène Bronsard avait placé une carotte fort appétissante pour soutenir leur motivation. Le nouveau budget générait un surplus de 400 $ par mois: s'ils étaient mis systématiquement de côté mois après mois, la preuve serait faite que ces 400 $ pourraient être consacrés aux mensualités d'une nouvelle voiture.

Pour mieux participer au contrôle des dépenses, Christiane avait pris en main la tenue du budget, ancienne prérogative de Jean-François. Après quelques mois d'un noble combat contre la mécanique budgétaire, elle a remis les rênes à son conjoint.

L'effort avait cependant déjà porté ses fruits. À la fin de l'hiver, ils se sont procurés un véhicule neuf. «Avec les assurances des deux automobiles, nous avons réussi à avoir une mensualité qui totalise 460 $ et nous sommes encore capables de mettre 175 $ de côté par deux semaines en gardant toujours notre réserve pour les dépenses du mois», constate fièrement Christiane.

Les cartes de crédit sont réservées à certaines dépenses bien identifiées. «Le tout est payé avant même que le compte arrive», se félicite Christiane. Le coussin de sécurité de 11 000 $ a conservé tout son moelleux.

De toute évidence, le couple est sur la bonne voie. «Je vois le soleil au bout du tunnel», s'exclame Jean-François.

Au fil des mois, un mot d'ordre s'est installé: «La petite phrase Est-ce vraiment nécessaire? est toujours dans notre tête et nous la répétons souvent à nos ados, d'autant plus qu'ils gagnent un peu d'argent maintenant», confie Christiane.

Par contre, l'épicurienne maxime On a juste une vie à vivre a été temporairement écartée, «tant que le contrôle des finances n'est pas devenu fluide et naturel», énonce Hélène Bronsard.

Autre sujet de préoccupation fort positif: le couple voudrait contribuer davantage à ses REER. C'est un autre projet à préparer en temps et lieu, les rassure leur conseillère...

«Ce fut une année enrichissante pour tous les deux, en fait, ça nous a rapproché, conclut Christiane. On dit que l'argent est source de discorde. Dans notre cas, le fait de discuter, de chercher des solutions et de travailler sur ce projet commun a suscité encore plus de complicité entre nous. Il faut beaucoup de compromis de part et d'autre dans un processus comme celui-là. Et quand des adolescents sont aussi impliqués, ça prend aussi une bonne dose de patience (surtout avec un grand homme pas fini de 15 ans).»