Les fournisseurs d'Airbus doivent faire face aux pertes de chiffre d'affaires liées au retard de livraison de deux ans de l'A380, et les plus vulnérables s'inquiétaient mercredi des conséquences du plan de 2 milliards d'euros d'économies annuelles de l'avionneur.

Les fournisseurs d'Airbus doivent faire face aux pertes de chiffre d'affaires liées au retard de livraison de deux ans de l'A380, et les plus vulnérables s'inquiétaient mercredi des conséquences du plan de 2 milliards d'euros d'économies annuelles de l'avionneur.

Le ministre des Transports Dominique Perben a annoncé qu'il allait rencontrer les représentants des sous-traitants "dans les tout prochains jours pour examiner avec eux les conditions dans lesquelles nous pourrions les aider à passer cette période difficile".

C'est en région toulousaine, coeur industriel d'Airbus, que l'inquiétude est la plus forte. "Il y a des menaces lourdes de conséquences pour le tissu industriel et l'emploi dans de nombreuses régions françaises et en premier lieu en Midi-Pyrénées", a déclaré le président de la Région Martin Malvy (PS).

L'éventualité d'une aide aux sous-traitants, évoquée par M. Perben, y fait son chemin. Du côté des PME, la présidente de la CGPME de Haute-Garonne Anouk Déqué a annoncé pour la semaine prochaine "un plan concret d'actions qui permettraient de soutenir les sous-traitants qui en auraient besoin".

"Face au retard de production et de chiffre d'affaires (...) il n'y a pas malheureusement de retard de taxe ou de coût de crédit", a-t-elle noté, en direction de l'Etat et des banques.

Comme en écho, François Junca, président du conseil de surveillance de Latécoère et président départemental du Medef, a souhaité que "l'Etat, les collectivités locales et la communauté financière se mobilisent pour identifier et aider les entreprises qui auraient des difficultés financières".

Chez Latécoère, M. Junca a indiqué à l'AFP qu'il s'attendait "à une perte de 10% de chiffre d'affaires en 2007 liée au glissement de l'A380". Il a confirmé le maintien du gel des embauches et la diminution progressive du recours aux intérimaires.

Thales, l'un des fournisseurs de l'avionique de l'A380 et des systèmes de divertissement à bord, affiche une plus grande sérénité. "Nous ne prévoyons aucunement de revoir nos prévisions de résultats en 2007 en relation avec le glissement de programme de l'A380", indique un porte-parole.

Tandis que la banque d'affaires Goldman Sachs évalue entre 2 et 7 millions de dollars par avion le chiffre d'affaires de Thales, le groupe fait état "d'un impact minime" en regard des "450 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés avec Airbus essentiellement sur les 400 appareils A320 et A340 livrés en 2006".

Safran est le plus concerné, selon Goldman Sachs, avec 12 millions de dollars par avion pour divers équipements, notamment les harnais électriques Labinal dont la conception par Airbus est à l'origine des difficultés de l'A380.

"Nous évaluons l'impact des retards dans nos filiales, nous aurons plus de visibilité dans quelques jours, notre but est d'aider Airbus", s'est contenté de souligner une porte-parole.

Ces difficultés ont pesé sur les cours des équipementiers à La Bourse de Paris, dans la foulée d'Airbus qui après avoir chuté de 10% à l'ouverture, a limité ses pertes à -4,15% à la clôture.

Latécoère a terminé en baisse de 1,05%, Thales de 1,09%, tandis que Safran a fini en hausse de 0,26% après une journée dans le rouge.

Le grand bénéficiaire des déboires de l'A380 a été l'éditeur de logiciels Dassault Systèmes (+2,54%) après la décision par le PDG d'Airbus Christian Streiff de recourir "aux meilleurs outils de conception assistée par ordinateur" pour mettre fin aux difficultés de l'avion géant.

EADS

LATECOERE

THALES

DASSAULT SYSTEMES

SAFRAN

dbe/jlb