L'hôtellerie a déjà misé sur plusieurs concepts pour améliorer sa performance, mais voilà que celui du condotel gagne en popularité, aux États-Unis mais aussi au Québec.

L'hôtellerie a déjà misé sur plusieurs concepts pour améliorer sa performance, mais voilà que celui du condotel gagne en popularité, aux États-Unis mais aussi au Québec.

Le condotel peut faciliter le financement d'un hôtel, l'enracinement dans sa région et la croissance de sa clientèle, a expliqué à La Presse Affaires le président des consultants Gescona, Serge Choinière.

Les chambres d'un condotel sont vendues comme des condos, ce qui divise le risque financier. Quand le propriétaire n'est pas là, sa chambre est louée et il touche une partie des revenus.

La formule du condotel n'est pas dépourvue d'inconvénients, mais en raison de ses avantages, ce n'est pas une mode passagère, a assuré Serge Choinière.

Le président du conseil sortant de l'Association des hôteliers du Québec, Olivier Désilets, vient d'ailleurs de convertir son Estrimont Suites et Spa Orford au concept du condotel, dans le cadre de rénovations de 5,5 millions complétées en octobre dernier.

Plusieurs grands hôtels américains, à New York en particulier, adoptent la formule du condotel, de dire le vice-président principal de l'Association des hôtels du Grand Montréal, William Brown. À Montréal, l'hôtel Ritz-Carlton pourrait devenir un condotel, mais ce n'est pas confirmé. À Toronto, le Ritz-Cartlon est déjà un condotel, note M. Choinière.

De grandes chaînes internationales comme Starwood et Carlson développent déjà des complexes hôteliers misant sur la formule du condotel, explique Serge Choinière.

À la station Tremblant, Intrawest a choisi le condotel pour tous ses hôtels, dont le Westin, à l'exception du Fairmont, pour un total de 2900 unités, a-t-il ajouté. À Montréal, le promoteur Pierre Parent a opté pour le condotel tant pour Le Saint-Sulpice que pour le Crystal de la Montagne, actuellement en construction.

La formule du condotel n'est pas nouvelle dans les stations de villégiature, mais voilà qu'elle intéresse les grandes chaînes jusque dans les centres urbains. Le financement hôtelier a rapetissé comme une peau de chagrin après la dernière récession économique de 1990-1991, qui a provoqué plusieurs faillites d'hôtels.

Avec les condotels, les prêteurs se partagent les risques. Leur construction ne commence qu'après la vente de la majorité des chambres. Quant aux acheteurs, ils peuvent se payer un pied-à-terre, à la campagne ou à la ville, à un prix accessible.

Les prix de vente des condotels sont par contre souvent trop élevés, tout comme les promesses de revenus de location des chambres, et les acheteurs doivent demeurer prudents, selon Serge Choinière.

Pour contrer le problème, Olivier Désilets a garanti un revenu minimum de 11 500 $ par année aux acheteurs de ses 91 unités complètement rénovées de l'Estrimont, vendues 129 000 $ à 139 000 $. Il n'en reste que six à vendre, ajoute M. Désilets, aussi professeur de gestion hôtelière.