La valeur financière des services sans but lucratif surpasse celle d'industries majeures comme l'énergie et le détail, révèle Statistique Canada. Et elle croît plus rapidement que l'économie dans son ensemble.

La valeur financière des services sans but lucratif surpasse celle d'industries majeures comme l'énergie et le détail, révèle Statistique Canada. Et elle croît plus rapidement que l'économie dans son ensemble.

L'agence nationale vient de mesurer, pour la première fois, l'importance économique des activités professionnelles dont le but n'est pas mercantile et du bénévolat.

Ce secteur inclut le travail des hôpitaux, collèges et universités, ainsi que celui de plus petits organismes comme les centres bénévoles ou de services sociaux.

«On a commencé à mesurer ça parce qu'on sait que ce secteur est une force vitale dans l'économie et parce que ses leaders voulaient des données», rapporte Malika Hamdad, l'une des auteurs d'une étude qui couvre les années 1997 à 2003.

Le PIB du secteur sans but lucratif totalisait environ 80 G$ en 2003, soit plus de 7% de l'économie, contre un peu plus de 70 G$ pour l'industrie de l'extraction minière, pétrolière et gazière et un peu plus de 60 G$ pour le commerce de détail.

Si on exclut les services publics fournis par les hôpitaux et institutions d'enseignement pour ne retenir que petits organismes de bénévolat et de services sociaux, le PIB du secteur chute à 29 G$ ou 2,6 % de l'économie.

Mais, fait significatif, il reste supérieur à celui de l'hébergement et des services de restauration, ainsi qu'à celui de l'agriculture et à celui de la fabrication de véhicules automobiles.

Avec une croissance de 7,6 % sur sept ans, le bénévolat et les organismes de sociaux connaissent d'ailleurs un essor plus rapide que les grands services publics, en progression de 5,8 %.

L'économie dans son ensemble, par comparaison, n'a crû que de 5,6 % durant la même période.

Les sources de financement semblent en phase avec l'expansion: les revenus, qui proviennent des gouvernements, de dons et de levées de fonds, ont augmenté de 7,4 % pour les petits organismes et de 5,9 % pour les institutions de services publics.

La valeur financière du bénévolat, calculée au coût de remplacement des bénévoles par des salariés, atteignait 14 G$ en 2000, relève par ailleurs l'étude de Statistique Canada.

«On va pouvoir tirer parti de ces données nouvelles dans toutes sortes de domaines», croit Mme Hamdad.

Les services publics et les organismes de charité pourraient notamment les exploiter pour obtenir du financement.