Alors que le mercure dépasse allégrement les 25 ºC, Ed Picco est au salon aéronautique du Bourget pour une mission bien précise: vendre le froid.

Alors que le mercure dépasse allégrement les 25 ºC, Ed Picco est au salon aéronautique du Bourget pour une mission bien précise: vendre le froid.

«Nous sommes ici pour vendre Iqaluit pour les essais d'avions à basse température», déclare M. Picco, ministre du gouvernement du Nunavut.

Pour faire certifier un appareil, il faut effectuer des essais à basse température. On peut placer des composants dans des équipements spécialisés, mais c'est unprocessus très dispendieux qui nécessite des substances chimiques susceptibles d'être dommageables pour l'environnement.

«Nous sommes bons pour l'environnement, nous faisons les essais à l'extérieur», affirme M. Picco, qui, avec son élégante veste de peau de phoque, ressort dans la foule de complets sombres qui envahit les halls d'exposition du salon du Bourget.

Il affirme que la capitale du Nunavut a des caractéristiques attrayantes. L'aéroport dispose d'un longue piste d'atterrissage et on y trouve tout l'équipement nécessaire pour accueillir petits et gros avions.

Et il fait beaucoupplus froid que dans les autres grands aéroports nordiques, comme ceux de Fairbanks, en Alaska, de Magadan, en Sibérie, ou de Longyearbyen, à Svalbard, au nord de la Norvège. On parle d'une température moyenne de -28 ºC en janvier. En outre, Iqaluit n'est qu'à quatre heures de vol de l'Europe.

Il y a deux ans, le Nunavut a investi 100 000 dollars pour envoyer des représentants au Bourget. Selon le ministre Picco, cet investissement a permis de générer pour près de deuxmillions de dollars d'affaires. La capitale a surtout récolté une très grande visibilité avec la visite du géant des airs, l'Airbus A380, un séjour qui n'est pas passé inaperçu.

«Avant, les gens n'étaient pas au courant de ce que nous pouvions offrir, indique M. Picco. Maintenant, ils nous connaissent de plus en plus.»

Déjà, les Boeing, Bomba rd ier, Eurocopter, et bien d'autres, ont pu goûter au climat vivifiant d'Iqaluit.

«Nous sommes uniques au monde», lance le ministre.