Des vents contraires soufflent sur Alimentation Couche-Tard (T.ATD.B).

Des vents contraires soufflent sur Alimentation Couche-Tard [[|ticker sym='T.ATD.B'|]].

Mais au lieu de s'en détourner, les investisseurs doivent en profiter pour faire le plein d'actions, estime un analyste de la Financière Banque Nationale.

«C'est dans l'adversité qu'on trouve souvent les meilleures occasions», affirme Martin Goulet.

Le spécialiste suggère d'acheter le titre de la deuxième chaîne de dépanneurs en Amérique du Nord.

Il a tout récemment augmenté sa recommandation. Il prévoit maintenant que Couche-Tard affichera une performance supérieure à celle de son secteur.

Son prix cible est de 26$ d'ici un an. En incluant le rendement annuel du dividende de 0,5%, il s'agit d'un gain potentiel de près de 15% par rapport au cours actuel.

Le prix moyen des 13 analystes sondés par Bloomberg est de 28,86$ d'ici les 12 prochains mois.

De ce groupe, huit recommandent d'acheter l'action de Couche-Tard et cinq proposent de la conserver.

Depuis son sommet de 28,42$ touché en novembre dernier, le titre de l'entreprise lavaloise a perdu presque 20%.

La faiblesse des marges de profit sur l'essence, la hausse des frais des cartes de crédit, le ralentissement des dépenses des consommateurs et l'augmentation du salaire minimum aux États-Unis (de 5,15$ US à 5,85$ US à partir de juillet) sont responsables, en grande partie, du recul de la valeur de l'action.

«Toute l'industrie est touchée par ces facteurs, précise M. Goulet. Puisque Couche-Tard est solide, elle sera en mesure de profiter du mouvement de consolidation pour acquérir des entreprises moins efficaces.»

Le marché des dépanneurs américains est très fragmenté. Pas moins de 62% des 145 000 magasins sont détenus par des propriétaires individuels.

Avec ses 3000 dépanneurs, Couche-Tard ne détient qu'un peu plus de 2% du marché états-unien.

«Il y a du potentiel pour faire des achats, remarque l'analyste. Surtout qu'il y a beaucoup de chaînes ayant une bonne présence locale dont les propriétaires ont des problèmes de relève.»

Même si les grandes acquisitions sont acclamées par le marché, Martin Goulet pense que Couche-Tard serait tout aussi efficace en achetant un regroupement d'une soixantaine de magasins dans chacune des six régions où elle est présente aux États-Unis.

«Cette stratégie lui permettrait de faire croître son bénéfice par action de 20% (10% par acquisition et 10% à l'interne)», estime l'analyste.

Il signale que Couche-Tard est en bonne santé financière.

Elle possède 191 millions US en liquidités et dispose de 250 millions US en marges de crédit non utilisées.

Son ratio d'endettement total est de 45% mais elle génère des flux monétaires réguliers.

De plus, ajoute-t-il, en réalisant une transaction de session-bail pour les 1400 magasins et terrains qu'elle possède, elle pourrait récupérer l'équivalent de 1,5 milliard US.

L'analyste ne s'attend pas à des «chiffres extraordinaires» pour les résultats du quatrième trimestre qui seront présentés le 17 juillet prochain.

«Par contre, souligne-t-il, les mauvaises nouvelles sont déjà escomptées dans le prix de l'action.»

Pour la période de trois mois, l'analyste s'attend à un bénéfice par action de 15 cents US, comparable à celui de l'an dernier.

Il rappelle qu'entre la fin de janvier et la fin de mai, la moyenne nationale des marges d'essence aux États-Unis était inférieure à 10 cents US le gallon, soit la plus longue période de faiblesse en trois ans.

Cela dit, souligne M. Goulet, au cours des cinq premières semaines du premier trimestre de l'exercice 2008, la marge nationale américaine touchait 13,5 cents le gallon, un niveau équivalent à la moyenne historique de long terme.

Par ailleurs, le spécialiste ne s'inquiète pas du départ de deux importants dirigeants de Couche-Tard, Stéphane Gonthier, responsable de l'est de l'Amérique du Nord, et Mick Parker, responsable de la Floride et de la région du golfe du Mexique.

«Il y a beaucoup de profondeur dans l'équipe et il y a des candidats compétents pour leur succéder», dit-il.