Le gouvernement Charest a levé le dernier obstacle qui l'empêchait d'autoriser la construction du port méthanier Rabaska sur la rive sud de Québec.

Le gouvernement Charest a levé le dernier obstacle qui l'empêchait d'autoriser la construction du port méthanier Rabaska sur la rive sud de Québec.

Les besoins énergétiques devant primer sur la protection du zonage agricole, aux yeux du gouvernement, et vu l'urgence présumée de la situation, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) est donc désormais exclue du dossier.

L'annonce en a été faite hier par le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, qui a expliqué que le gouvernement avait dû dessaisir la CPTAQ du dossier, à la suite d'un avis provisoire de l'organisme défavorable à l'implantation du port méthanier à l'endroit prévu.

Québec brandit la menace d'une pénurie possible de gaz naturel pour justifier son geste.

Il n'était donc pas question, a-t-il ajouté, de retarder encore davantage la construction du mégaprojet de 840 M$, qui devrait faire l'objet d'une annonce officielle d'ici quelques semaines.

Le ministre a bien pris soin de noter qu'il s'agissait d'une décision du gouvernement, approuvée «solidairement» par le conseil des ministres, incluant le ministre de l'Agriculture, Laurent Lessard.

«On franchit aujourd'hui une étape cruciale» menant à l'adoption du projet, a convenu le ministre, qui en était à sa deuxième annonce cette semaine favorable à Rabaska.

En septembre, dans une décision provisoire, la CPTAQ a refusé de dézoner les 271 hectares de terrains à vocation agricole situés à Lévis et convoités par les promoteurs du projet.

L'organisme juge que Lévis n'a pas démontré que ces terrains sont les seuls disponibles ou encore que l'emplacement choisi est celui qui risque le moins de sacrifier la vocation agricole du territoire.

Les opposants au projet, dont des agriculteurs et plusieurs groupes écologistes, auraient pu profiter des réserves émises par la CPTAQ pour entreprendre, sur la base de la Loi sur la protection du territoire agricole, des recours judiciaires et ainsi retarder voire menacer Rabaska, une perspective que Québec voulait éviter à tout prix.

«Il ne faut pas que des processus servent de nouveaux recours à des gens qui vont être contre» le projet, a dit M. Béchard.

Selon le ministre, retarder encore le projet représenterait un risque beaucoup trop grand, en termes d'approvisionnement.

«On pourrait fort bien se retrouver dans une situation où (...) dans six mois, dans trois mois, dans un an, il n'y ait plus de gaz de disponible sur le marché mondial, et ça pour le Québec cela représente un certain nombre de risques», a-t-il fait valoir, dans un contexte de diversification souhaitable des sources d'énergie.