Conscients qu'ils bénéficiaient d'un rapport de force quasi inexistant, les travailleurs de la mine Lac d'Amiante de la Société LAB Chrysotile ont accepté dimanche en assemblée générale la proposition patronale du 15 mai dernier et sont de retour au travail comme prévu ce lundi matin après la cessation des opérations habituelle de six mois.

Conscients qu'ils bénéficiaient d'un rapport de force quasi inexistant, les travailleurs de la mine Lac d'Amiante de la Société LAB Chrysotile ont accepté dimanche en assemblée générale la proposition patronale du 15 mai dernier et sont de retour au travail comme prévu ce lundi matin après la cessation des opérations habituelle de six mois.

C'est dans une proportion de 78 pour cent que les travailleurs présents ont entériné l'entente intervenue entre les parties syndicale et patronale alors que 147 ont voté en faveur des offres et 42 ont voté contre ces dernières. Un refus aurait signifié le recours immédiat à la grève.

La convention collective de travail des employés de la mine Lac d'Amiante est échue depuis le 30 novembre 2006.

"En avril, on n'avait pas atteint nos objectifs. Aujourd'hui, la situation est décevante, mais elle est telle que nous n'avons pas de rapport de force. Les gars sont devenus des travailleurs saisonniers et les heures travaillées pour obtenir des prestations deviennent une priorité. Ils savent que s'ils sortent en grève, ils n'en accumuleront pas suffisamment", de commenter le président du syndicat des Métallos, section locale 7649, Jean Larose, non sans avoir fait remarquer que la moyenne d'âge des mineurs concernés se situait entre 50 et 52 ans.

Avant le vote, le comité de négociations n'a fait aucune recommandation positive. "Nous avons exposé le contexte actuel et souligné les efforts qui ont été faits. Nous avons aussi reconnu que nous ne pensions pas pouvoir aller chercher davantage. Mais nous avons aussi précisé que si la proposition patronale était refusée, nous irions nous battre avec les armes disponibles", déclarait Alain Cloutier, représentant syndical des Métallos.

"On ne peut pas faire la guerre avec une carabine sans munitions", d'affirmer Ritchie Harnish, un autre officier syndical appuyé par un travailleur qui lançait en partant "on ne peut pas aller loin avec seulement du pique dans notre jeu ! "

Si les travailleurs de Lac d'amiante n'ont finalement pas fait de gain au chapitre du fonds de pension en regard de la proposition qui leur avait été soumise en avril dernier, ils ont toutefois la consolation d'avoir obtenu l'équité avec les travailleurs de Bell au chapitre salarial.

C'est ainsi qu'à leur entrée au travail aujourd'hui, ils profiteront d'une augmentation salariale de 2 pour cent et d'une augmentation salariale de 3 pour cent à compter du 9 septembre prochain, cette dernière mesure représentant un gain par rapport à la dernière offre. Suivront ensuite les augmentations prévues de 3 pour cent, 3 pour cent et 5 pour cent lors des années subséquentes.

C'est dire qu'à l'échéance de l'entente prévue pour novembre 2011, les travailleurs de Lac d'amiante accuseront toujours un retard de 9 pour cent sur la récupération des concessions de 25 pour cent consenties en 2002.

Ce sont donc 275 travailleurs qui franchiront les barrières de la mine Lac d'Amiante au cours des prochaines 24 heures après six mois d'inactivité compte tenu du principe d'alternance entre les travailleurs de Lac d'Amiante et de la mine souterraine Bell. Vingt-six travailleurs demeureront toutefois sur la liste de rappel.

Pour une centaine d'entre eux, la rentrée au travail s'était faite le 7 mai dernier à la demande de l'employeur pour répondre à une commande spéciale de 8000 tonnes.