Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a plaidé une nouvelle fois pour "un dollar fort" et exhorté la Chine à laisser le yuan s'apprécier plus rapidement par rapport au dollar, dans un entretien diffusé vendredi soir sur la télévision publique américaine.

Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a plaidé une nouvelle fois pour "un dollar fort" et exhorté la Chine à laisser le yuan s'apprécier plus rapidement par rapport au dollar, dans un entretien diffusé vendredi soir sur la télévision publique américaine.

"Comme vous le savez, je crois fermement qu'un dollar fort est dans l'intérêt de notre nation", a dit M. Paulson au cours de cette émission diffusée sur PBS.

Les propos de M. Paulson interviennent après que le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a réaffirmé vendredi qu'une "volatilité excessive" et "des mouvements désordonnés" des taux de change étaient "indésirables", alors que l'euro avoisine son record absolu face au dollar sur les marchés.

L'euro a grimpé vendredi matin jusqu'à 1,3637 dollar, tout près de son record à 1,3666 dollar du 30 décembre 2004.

Plaider pour un "dollar fort" fait partie du credo de l'administration américaine. Certains économistes ont déjà souligné l'ambiguïté de cette expression, et estimé qu'elle ne se référait pas exclusivement au taux de change du billet vert, mais à sa place de référence dans les échanges internationaux.

Concernant la monnaie chinoise, M. Paulson a souhaité que le yuan s'apprécie davantage par rapport au dollar pour calmer les tentations protectionnistes au Congrès, excédé, selon lui, par le déficit commercial américain persistant au profit de Pékin.

"Des lois pas très agréables pourraient être votées au Congrès", a-t-il mis en garde et "je pense que les Chinois sont très conscients de ça".

La Chine enregistre un gigantesque excédent commercial qu'elle doit largement au faible niveau de sa monnaie, ce qui rend ses produits très compétitifs à l'international.

Plusieurs pays, en tête desquels les Etats-Unis, reprochent aux autorités chinoises de maintenir le taux de change du yuan à un niveau artificiellement bas à coups d'interventions de sa banque centrale sur les marchés.

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