Cominar (T.CUF.UN) connaît un début d'année difficile.

Cominar [[|ticker sym='T.CUF.UN'|]] connaît un début d'année difficile.

Le fonds de placement immobilier de Québec pensait avoir mis la main en décembre sur son rival montréalais Alexis Nihon dans une transaction à 17 $ l'action.

Mais voilà que, dans un geste surprise, Summit REIT, de Toronto, a augmenté le 12 janvier sa participation dans Alexis Nihon à 19,9%. Et une semaine plus tard, Hombourg Invest d'Halifax annonçait lui aussi avoir augmenté ses parts dans la fiducie Alexis Nihon à 8,6 %.

Ce coup de théâtre inattendu soulève bien des questions et pourrait faire échouer la fusion de Cominar et Alexis Nihon, qui en aurait fait le plus important propriétaire immobilier au Québec et le quatrième en importance au Canada.

Cominar a en effet besoin de l'approbation des deux tiers des actionnaires d'Alexis Nihon, qui se prononceront sur la vente le 29 janvier. Summit et Homburg, qui risquent fort de s'opposer à la transaction, détiennent à eux deux 28,5 % des parts d'Alexis Nihon. Si 4,8 % des autres actionnaires décident de s'y opposer, l'offre sera rejetée.

Alexis Nihon a répliqué en adoptant un nouveau régime de droits des porteurs de parts (dragée toxique) afin de contrer ce qui lui apparaît comme une menace de prise de contrôle de la part de Summit, détenue à 84 % par ING, et pour protéger son projet de fusion.

Marché fort

Une bataille rangée s'amorce pour l'acquisition d'Alexis Nihon et cela révèle la force de ce marché. «C'est clair qu'il y a une très forte demande pour les fonds de placement en immobilier québécois», affirme l'analyste Frank Mayer de Valeurs Mobilières Desjardins.

Lui, comme plusieurs autres ob-servateurs, voit l'iniviative de Summit comme une étape vers une offre imminente plus élevée pour le reste des parts d'Alexis Nihon. «Je serais surpris s'il ne déposait pas d'offre», indique M. Mayer.

L'analyste Himalaya Jain, de Scotia Capital, va plus loin et croit qu'ING (actionnaire majoritaire de Summit) veut élargir son portfolio au Canada en mettant la main sur Alexis Nihon et serait prêt à payer plus que Cominar. Il estime par ailleurs que Cominar a les moyens de faire une offre plus élevée, mais qu'au-delà de 18 $ par action, la transaction ne serait plus rentable.

Frank Mayer et son collègue Jeff Roberts, également de Valeurs Mobilières Desjardins, croient pour leur part que Cominar pourrait offrir davantage, considérant le fait que la fusion avec Alexis Nihon est une opportunité en or pour Cominar d'élargir son portfolio. «(La direction) va y réfléchir comme il faut avant de laisser passer cette occasion unique», dit M. Mayer.

La direction de Cominar, reconnue pour sa discipline et sa gestion conservatrice, n'a pas fait de commentaires depuis l'arrivée de ces nouveaux joueurs et le pdg, Michel Dallaire, n'a pas retourné les appels du Soleil hier.

Rentable

Que la transaction se concrétise ou non, une chose est sûre: Cominar continue d'être de plus en plus rentable.

Au troisième trimestre terminé le 30 septembre, la société a enregistré un bénéfice net de 9,1 millions $, en hausse de 9,6 % par rapport à la même période l'an dernier.

Le gestionnaire immobilier, qui possède actuellement 139 immeubles à Québec et Montréal, a également vu son titre boursier prendre de la valeur.

Le titre de Cominar, qui sous la barre des 20 $ il y a six mois, a clôturé mardi à 24,36 $. C'est au-dessus des prix cibles de certains analystes, dont Neil Downey de RBC Marchés des Capitaux qui a ciblé 22,75 $ et Himalaya Jain de Scotia Capital, qui a ciblé 23,75 $.