Le programme fédéral de rabais pour encourager l'achat de véhicules automobiles moins énergivores a une faille qui favorise les achats de grosses camionnettes, et un nombre croissant de consommateurs semble en profiter.

Le programme fédéral de rabais pour encourager l'achat de véhicules automobiles moins énergivores a une faille qui favorise les achats de grosses camionnettes, et un nombre croissant de consommateurs semble en profiter.

En vertu du programme, les véhicules utilitaires sports sont assujettis à une pénalité fédérale pouvant atteindre 4000 $, mais selon l'analyste automobile Dennis DesRosiers, cette taxe a pour effet d'encourager la clientèle de tels modèles vers les camionnettes de type «pick up», qui en sont exemptes.

Le programme pour des automobiles plus vertes, qui offre aussi des rabais atteignant 2000 $ à l'achat de véhicules à faible consommation d'essence, a été lancé dans le budget fédéral de mars.

Il a été critiqué par les fabricants d'automobiles dont la consommation est faible, mais pas assez pour répondre à la norme fédérale de 6,5 litres d'essence consommés pour 100 kilomètres parcourus exigée pour obtenir les rabais.

À l'autre extrémité du marché, une «tendance intéressante» semble émerger, a indiqué vendredi M. DesRosiers, un analyste des ventes mensuelles de véhicules automobiles.

«Le segment des camions légers est un marché qui cédait du terrain au Canada ces dernières années. Depuis l'arrivée du programme fédéral, il gagne des parts de marché», a-t-il écrit.

Les camionnettes «pick up», qu'Ottawa considère comme des véhicules de travail - et qui, par conséquent, sont exempts de la taxe verte - «proposent toutes les fonctionnalités d'un grand véhicule utilitaire sport et ne représentent pas un gros compromis sur le plan de «l'utilisation personnelle», affirme M. DesRosiers, un critique du programme fédéral dès son annonce.

Selon M. DesRosiers, Ottawa devrait tout simplement augmenter les taxes sur l'essence s'il veut encourager les économies d'énergie.

«Oubliez une faille et les consommateurs et concessionnaires vont l'exploiter. Pourquoi le gouvernement fédéral n'admet-il pas que toute cette idée est un désastre depuis le début et qu'elle ne fonctionne pas, et pourquoi n'abandonne-t-il pas toute l'affaire et ne retourne-t-il pas à sa table de travail pour revoir la question?»