Tous les terrains de la compagnie de chemin de fer Québec Central sont maintenant à vendre.

Tous les terrains de la compagnie de chemin de fer Québec Central sont maintenant à vendre.

La nouvelles est tombée hier après-midi. «La compagnie de chemin de fer Québec Central n'a d'autre alternative que de procéder à la liquidation ordonnée de ses actifs», souligne son président, Jean-Marc Giguère, dont l'entreprise se trouvait jusqu'à maintenant sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

Dans le cadre de son processus de restructuration, le Québec Central a effectué de nombreuses démarches auprès d'entreprises du Canada et des États-Unis. Aucune proposition de relance n'a été reçue. Une dizaine de propositions de ferrailleurs et de vendeurs de rails du Québec, des États-Unis et même du Honduras ont par contre été enregistrées.

Véritable amant des locomotives, des trains et des chemins de fer, ce n'est pas sans un pincement au coeur que Jean-Marc Giguère a dû se résoudre à prendre cette décision. «C'est une décision d'affaires. C'est regrettable, mais c'est ce qu'il fallait faire pour éviter des problèmes monétaires.

M. Giguère s'est dit très déçu du ministère des Transports qui avait jusqu'à vendredi dernier pour se porter acquéreur de la totalité des actifs de la compagnie en vertu de l'article 5 de la Loi sur les chemins de fer.

Cette lois stipule que le gouvernement du Québec, à la suite de la demande d'abandon total présenté par le Québec Central au ministre des Transports le 16 décembre 2006, avait 90 jours pour se prévaloir des effets de la Loi.

Le MTQ ne s'est pas prévalu de ce privilège, se manifestant en après-midi de la dernière journée pour demander une prolongation. «Ce que nous ne pouvions accorder puisque nous sommes accompagnés d'un juge dans notre démarche», fait valoir M. Giguère.

Économie verte

«C'est regrettable venant d'une province qui se dit verte et qui se veut un exemple quant aux efforts pour réduire les gaz à effet de serre, quand on sait qu'un chemin de fer répond le plus à l'économie verte», commente l'homme d'affaires.

«J'ai un plaisir fou à dire que, pendant que Bombardier construit des trains pour de très nombreux pays à travers le monde, nous, on démantèle le chemin de fer. Se pourrait-il qu'au Québec on soit davantage intelligent que dans ces pays?» questionne l'entrepreneur beauceron, en affaires depuis 50 ans.

Comme il l'a souvent répété, il aurait voulu léguer le chemin de fer aux jeunes et aux régions qui ne bénéficient pas des mêmes atouts économiques que les grands centres.

«Il est vrai que présentement les préoccupations immédiates sont d'un autre ordre. Mais les régions ont-elles disparu pour autant ?»

M. Giguère rappelle non sans ironie l'acquisition par le gouvernement en 1980 du chemin de fer du Curé Labelle pour en faire une piste cyclable alors qu'aujourd'hui, dans cette même région, on constate la nécessité des trains de banlieue.

«On défait et on refait à coups de millions $.»

Le propriétaire du Québec Central estime que la situation a été reçue comme «une claque dans la face» par les entreprises et les MRC qui avaient adopté des résolutions pour maintenir le chemin de fer.

M. Giguère avait fait l'acquisition du Québec Central le 22 décembre 1999 au coût de 18 M $ . Aujourd'hui, les terrains de l'entreprise ont une valeur de 13 millions $ selon les évaluations municipales. Quant à la valeur des actifs de l'entreprise, elle atteindrait entre 26 et 27 millions $ .