Si le Canada et l'Europe finissent par conclure un accord de libre-échange, ce sera parce que les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) entreprises à Doha en 2001 auront été couronnées de succès.

Si le Canada et l'Europe finissent par conclure un accord de libre-échange, ce sera parce que les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) entreprises à Doha en 2001 auront été couronnées de succès.

C'est Doha d'abord, a indiqué jeudi l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne à Ottawa, Matthias Hopfner, qui était l'invité du Conseil des relations internationales de Montréal.

«Les accords de libre-échange régionaux ou bilatéraux sont secondaires par rapport à l'importance de Doha», a-t-il réitéré.

Le Canada et l'Union européenne renouent lundi prochain à Berlin leur dialogue sur la libéralisation des échanges, après l'avoir interrompu l'an dernier pour donner une chance à la ronde actuelle de négociations de l'OMC, connue sous le nom de la ville où elle commencé en 2001, Doha au Qatar.

Sept ans plus tard, ces négociations n'ont guère avancé, mais l'ambassadeur allemand, avec un enthousiasme tout à fait diplomatique, pense qu'elles pourraient aboutir d'ici la fin de l'année.

L'impasse actuelle à l'OMC n'est pas une raison pour de ne pas faire avancer les discussions bilatérales entre le Canada et l'Union européenne, estime-t-il.

«Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour revitaliser, faire progresser et concrétiser la coopération transatlantique afin d'éliminer les barrières non tarifaires à notre avantage mutuel», a-t-il dit.

Cette stratégie des petits pas a déjà donné des résultats dans le domaine réglementaire mais il y reste encore énormément de progrès à faire, a reconnu l'ambassadeur.

Pas nouveau

L'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne est une idée qui refait périodiquement surface, pour retomber aussitôt dans l'oubli.

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, l'a ranimée l'hiver dernier au Forum économique de Davos, en présentant un éventuel accord de libre-échange canado-européen comme un plan B devant l'échec des négociations de Doha.

Les accords bilatéraux se multiplient d'ailleurs dans le monde depuis que les négociations piétinent à l'OMC, tous les pays cherchant à conclure des ententes à deux ou à trois pour accroître leurs échanges commerciaux.

Malgré l'ancienneté des relations commerciales entre le Canada et l'Europe, il semble y avoir un manque d'intérêt de part et d'autre pour dynamiser les échanges.

«Quand les Européens parlent de relations transatlantiques, ils oublient souvent qu'il n'y a pas que les États-Unis de l'autre côté de l'océan», reconnaît l'ambassadeur allemand.

De même, selon lui, les liens entre les Canadiens et les États-Unis sont si importants que les Canadiens ont tendance à oublier leurs amis Européens.

Mais Matthias Hopfner ne croit pas qu'en dehors des États-Unis, le Canada ne s'intéresse qu'à l'Asie, et notamment à la Chine et l'Inde.

La preuve qu'il y a de l'intérêt de part et d'autre, souligne-t-il, c'est la lettre que vient d'envoyer aux dirigeants canadiens et européens le président du Conseil canadien des chefs d'entreprises, Thomas d'Aquino, et son homologue européen, Philippe de Buck, réclamant des améliorations concrètes aux relations économiques transatlantiques.

QUELQUES CHIFFRES

- Part des exportations du Canada vers l'Europe: 7,3%

- Part des exportations du Canada vers les États-Unis: 78%