Moins présentes en technos, moins portées à lancer leur propre entreprise, les femmes auront droit à un événement sur mesure à Montréal en fin de semaine : le Startup Weekend Femmes Montréal.

Une centaine de participantes disposeront de 54 heures pour mettre sur pied leur entreprise, dans le cadre d'une compétition amicale qui est également un prétexte à la formation et au réseautage. Pour l'ambassadrice de l'événement, la directrice générale de Google Québec, Marie-Josée Lamothe, c'est l'exemple parfait « d'une action concrète qui a plus d'impact que les grands discours ».

« C'est une belle initiative, je suis très fière d'y contribuer et j'ai dit oui dès qu'ils m'ont expliqué ce qu'ils voulaient faire », dit-elle en entrevue dans les bureaux montréalais de Google.

On estime qu'à peine 30 % des emplois dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM) sont occupés par des femmes. Selon la Fondation Montréal, un des organisateurs du Startup Weekend, c'est exactement cette proportion de femmes qu'on a retrouvée en 2015 parmi les entrepreneurs dont le projet a été retenu pour une bourse.

MATHS POUR « NERDS »

Pourquoi ce déséquilibre ? Mme Lamothe ne croit pas qu'il y ait discrimination à l'embauche, en ce qui concerne d'abord la présence des femmes dans les STIM. Elle indique qu'une recherche a plutôt découvert que c'est vers la quatrième année du primaire que les filles vont « décrocher » de ces domaines.

« C'est là qu'elles commencent à avoir des préjugés contre les maths, qui seraient réservées aux "bollés" et aux "nerds". Il y a toute une pression sociale et des perceptions auxquelles les filles semblent plus sensibles. »

Rappeler l'importance des STIM, « qui fourniront 70 % des emplois dans les prochaines années », est une des raisons de l'engagement de la directrice générale de Google Québec lors de la grande rencontre de cette fin de semaine. Un événement de cette ampleur a en outre l'intérêt de « briser l'isolement » dans lequel peuvent se trouver des entrepreneurs, estime-t-elle.

UN « PRÉREQUIS AU SUCCÈS »

S'il est surtout question ici d'augmenter la présence féminine, Mme Lamothe croit en outre que la diversité sous toutes ses formes - générationnelle, culturelle - est profitable pour toute organisation, que ce soit Google ou une petite entreprise en démarrage. « Je crois fermement que si tu assois autour d'une table un groupe riche en diversité, tu vas avoir des solutions plus innovantes, plus intuitives que si tu te retrouves avec deux ou trois personnes qui pensent comme toi. C'est un prérequis essentiel au succès. »

C'est la deuxième fois depuis 2014 que le concept très répandu des Startup Weekend est repris à Montréal avec une thématique féminine. Les participantes, qui ont payé 50 $ ou 65 $ pour la fin de semaine, sont invitées à présenter en une minute leur idée d'entreprise. Seules une dizaine seront retenues à l'issue d'un vote. On formera ensuite 10 équipes - qui peuvent compter des hommes - qui travailleront à concrétiser l'idée de départ.

Entre les séances intensives de programmation et de peaufinage, les participantes auront accès à des présentations, des ateliers et des rencontres de réseautage. Le projet gagnant sera choisi dimanche par un jury.


Marie-Josée Lamothe en bref

Directrice générale de Google Québec et directrice stratégie de marque de Google Canada depuis avril 2014

A gravi les échelons entre 2002 et 2014 au sein de L'Oréal, assumant notamment les fonctions de chef de la direction, marketing et communications corporatives. 

Choisie personnalité Infopresse 2015, sélectionnée en 2012 et 2013 par le Financial Post et WXN (Réseau des femmes exécutives) comme l'une des 100 femmes les plus influentes du Canada

Diplômée de l'Université de Montréal en mathématiques et en économie 

Vit à Montréal et est mère de trois enfants.