Le fondateur de la plate-forme financière numérique Liberty Reserve, accusé d'avoir blanchi 6 milliards de dollars à travers le monde en sept ans, a plaidé non coupable mardi à New York.

Arthur Budovsky, 40 ans, qui avait renoncé à sa citoyenneté américaine et adopté celle de sa femme costaricienne, pour essayer d'éviter les poursuites aux États-Unis, avait été extradé la semaine dernière d'Espagne vers New York.

Il risque jusqu'à 30 ans de prison s'il est reconnu coupable.

Visiblement morose, ne prenant la parole que brièvement, il a plaidé non coupable lors de sa première comparution au tribunal fédéral de Manhattan, vêtu d'un tee-shirt orange et d'une tenue de prisonnier bleu marine.

Les procureurs ont affirmé qu'il était le «principal fondateur» de Liberty Reserve, une plate-forme de paiement numérique créée en 2006 et qui selon les autorités américaines était devenue «la plaque tournante financière de la cybercriminalité», allant du vol d'identité à la pornographie infantile en passant par le trafic de drogue et la fraude aux cartes bancaires.

Fermée en mai 2013 par les autorités américaines, elle avait plus d'un million d'utilisateurs dans le monde, et «presque toutes» les transactions étaient illégales.

Budovsky avait été arrêté en mai lors d'une escale dans un aéroport madrilène en mai, venant du Maroc et en partance pour le Costa Rica.

Il est inculpé de complot de blanchiment d'argent, de complot et d'exploitation d'une entreprise illégale de transfert de fonds.

La juge Denise Cote a fixé son procès au 21 septembre 2015.

Le procureur Andrew Goldstein a estimé qu'il pourrait durer quatre semaines.

L'avocat de Budovksy n'a pas cherché à obtenir une libération sous caution.

Enregistrée au Costa Rica, Liberty Reserve était une plateforme de paiement électronique extrêmement active, utilisant la monnaie numérique du même nom (LR) et qui permettait d'envoyer sans trace de l'argent de n'importe qui, n'importe où dans le monde, en dehors de toute réglementation, selon les autorités américaines.

Six autres de ses responsables ou ex-responsables ont également été inculpés dans ce que les autorités américaines avaient qualifié en mai 2013 de «plus importante» affaire de blanchiment jamais traitée par les États-Unis, avec la coopération policière de 17 pays, dont la Chine, la Grande-Bretagne, la Russie, le Maroc et la Suisse notamment.

Le 23 septembre, Maxim Chukharev, responsable de la technologie de Liberty Reserve a plaidé coupable à New York de complot d'exploitation d'une entreprise illégale de transferts de fonds.