Les taux d'emprunt des pays fragiles de la zone euro se sont détendus mardi sur le marché obligataire, grâce à un emprunt réussi de l'Italie et dans l'attente des réunions des banques centrales.

Le taux à 10 ans de l'Espagne a reculé à 4,660% (contre 4,681% lundi) sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

De même, le taux de l'Italie a baissé à 4,402% (contre 4,455%).

Un emprunt italien a été bien accueilli par le marché et a permis de constater que le pays parvenait à se financer sans accrocs.

Rome a emprunté mardi 6,75 milliards d'euros à moyen et long termes, soit le maximum prévu, à des taux en baisse sur cinq ans, a indiqué la Banque d'Italie. Le Trésor italien a émis 3 milliards d'euros d'obligations à échéance juin 2018 à un taux de 3,22% et 3,75 milliards d'euros de nouvelles obligations à mars 2024 à un taux de 4,46%.

Pour les économistes de Crédit Agricole CIB, cette opération a été satisfaisante. « Nous sommes confiants dans le fait que l'adjudication espagnole de jeudi devrait suivre le chemin » de celle réalisée par l'Italie, selon eux.

Par ailleurs, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, est restée en récession au deuxième trimestre, mais le recul du PIB s'est atténué, à -0,1%, selon les statistiques officielles provisoires publiées mardi.

« Le fait que l'économie espagnole se soit presque stabilisée au deuxième trimestre est un nouveau signe montrant que la zone euro pourrait avoir échappé à la récession » sur le trimestre, selon Crédit Agricole CIB.

Autre bonne nouvelle en zone euro, l'indice de confiance économique publié dans la matinée a continué de s'améliorer en juillet, ce qui laisse entrevoir une sortie de récession.

« Cela confirme l'amélioration de l'activité en zone euro, ce qui est un facteur de soutien pour les dettes périphériques », souligne Nordine Naam, stratégiste de Natixis.

Parmi les pays solides, le taux de l'Allemagne a légèrement progressé à 1,668% (contre 1,664%) alors que le moral des consommateurs poursuit sa progression vers des sommets dans le pays, selon l'institut GfK.

Pour sa part, le taux de la France a reculé à 2,265% (contre 2,273%).

Il reste que le marché obligataire est « relativement calme », remarque M. Naam et ce « dans l'attente des banques centrales » qui pourraient en dire plus sur leurs intentions pour les mois à venir.

La Réserve fédérale américaine se réunit mardi et mercredi, avant la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans a baissé à 2,314% contre 2,318% lundi.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans reculait à 2,589% contre 2,602% lundi, tout comme celui à 30 ans à 3,662% contre 3,674% la veille. Le taux à 3 mois progressait à 0,04% contre 0,03% la veille.

Sur le marché interbancaire, l'Euribor a progressé à 0,227% contre 0,226% lundi, tandis que le Libor a reculé à 0,265% contre 0,266% la veille.