L'agence de notation Standard & Poor's a confirmé mardi la note «BBB-» qu'elle a attribuée à la dette à long terme du Portugal, tout en maintenant une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait l'abaisser encore dans les mois qui viennent.

«Nous estimons que le Portugal est totalement engagé» à poursuivre la mise en oeuvre du programme d'assainissement de ses finances publiques, décidé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, a indiqué l'agence dans un communiqué.

S&P's relève toutefois s'attendre à un ralentissement de la croissance à court terme, «plus sévère qu'attendu en raison d'une demande extérieure plus faible et d'un resserrement des conditions de crédit», ajoute l'agence. Cette dernière s'attend également à un «pic» de la dette publique en 2013 à 106% du produit intérieur brut (PIB).

Le maintien de la perspective négative est justifié, selon S&P's, par les risques toujours élevés de dérapage dans l'application du programme d'austérité décidé par l'UE et le FMI en échange d'une aide financière de 78 milliards de dollars.

Standard & Poor's avait décidé fin mars d'abaisser d'un cran à BBB- la note du Portugal, sur fond de craintes d'une restructuration de sa dette, estimant que ce pays n'avait d'autre choix que de demander l'aide de ses partenaires. Lisbonne s'y était résolu en mai et un plan de sauvetage d'un montant de 78 milliards avait été décidé.

Le Portugal, troisième pays après la Grèce et l'Irlande à bénéficier d'une assistance financière internationale, est confronté actuellement à de nouvelles difficultés qui mettent à mal ses efforts pour assainir ses comptes publics et qui risquent encore de durcir le programme d'austérité déjà en vigueur.

La semaine dernière, les statistiques officielles ont révélé un déficit au premier semestre plus important qu'escompté (à 8,3% du PIB) et loin encore de l'objectif que s'était fixé le gouvernement de le ramener à 5,9% à la fin de l'année, après la découverte de dettes non déclarées de l'archipel de Madère.

Malgré ce dérapage, le gouvernement portugais a réaffirmé son engagement à respecter ses objectifs budgétaires cette année.

Sur le front de la croissance, les dernières nouvelles ne sont guère plus encourageantes. L'exécutif de droite vient d'annoncer qu'il table sur une récession plus profonde que prévu l'année prochaine, à -2,3% du PIB contre -1,8% précédemment.

Par ailleurs, le pays pourrait pâtir de la crise en Grèce. Le premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a récemment affirmé qu'en cas de défaut de la Grèce, son pays pourrait être contraint de demander une nouvelle aide financière.

Mercredi, le pays, qui ne se finance plus sur les marchés financiers à long terme en raison des taux élevés, a prévu d'emprunter entre 500 à 750 millions d'euros en bons du Trésor à trois mois.