Le taux de chômage réel en Grèce va atteindre 26% en 2012, touchant au total 1 250 000 personnes, selon une enquête effectuée par l'institut de recherche d'emploi (Ine) du plus grand syndicat du secteur privé grec (GSEE) publiée mardi.

«Le taux réel du chômage va atteindre 26% en 2012, soit 1 250 000 personnes, tandis que le taux statistique sera de 21%», a indiqué le professeur Savvas Rombolis, directeur scientifique de la GSEE, cité par l'Agence de presse grecque (Ana, semi-officielle).

Le chômage n'a cessé d'augmenter ces deux dernières années, depuis le début de la crise en Grèce, touchant actuellement 16,3% de la population active, en particulier les jeunes de moins de 25 ans (32,9%), selon les dernières statistiques officielles.

L'enquête de la GSEE estime le taux réel de chômage en 2011, à quelque 23% et chiffre le nombre des chômeurs à un million, «avec un taux de 40% chez les jeunes jusqu'à 25 ans», a précisé M. Rombolis à la radio Skaï mardi.

Cette envolée aura des répercussions «sur le déficit des caisses de retraite qui va atteindre d'ici 2011 six milliards d'euros», a prévenu M. Rombolis, en estimant que les salariés grecs risquent donc d'avoir des pensions de retraites inférieures aux cotisations versées durant leur vie active.

L'explosion du taux de chômage renvoie la Grèce aux souvenirs de la décennie des années 50 où le chômage avait atteint 26,4% de la population, a rappelé M. Rombolis.

Les années 50 ont été marquées par un importante émigration des Grecs vers les pays industrialisés européens, surtout en Allemagne, aux États-Unis et en Australie, alors que le pays avait subi les répercussions de la seconde guerre mondiale et de la guerre civile.

Quant aux investissements dans l'énergie verte annoncés récemment par le gouvernement, M. Rombolis a souligné que le nombre de nouveaux postes d'emploi correspondant à ces investissements entre 2012 et 2020, ne représentent que 95 000.