Le gouvernement grec s'est résigné à adopter des mesures d'austérité supplémentaires pour 2011 et 2012, sous pression de ses créanciers, l'UE et le FMI, pour combler les trous dans ses comptes publics et écarter un défaut de paiement.

Ce mesures «visent à atteindre les objectifs de 2011 et 2012 et permettent l'application du programme de soutien de l'économie grecque d'ici 2014», a indiqué le porte-parole du gouvernement Ilias Mossialos, cité dans un communiqué publié à l'issue d'un conseil de ministres de plus de quatre heures.

Parmi les mesures figurent «des coupes dans les retraites supérieures à 1200 euros par mois; ces réductions porteront sur 20% des montants qui dépassent ce seuil», selon ce communiqué.

En outre, le chômage technique dans les entreprises publiques, annoncé récemment par le gouvernement socialiste après la fusion de plusieurs organismes publics, va toucher 30 000 salariés du secteur d'ici la fin de 2011», selon ce texte.

M. Mossialos a aussi annoncé «l'abaissement du seuil minimum d'imposition à 5.000 euros de revenus par an» contre 8000 actuellement. Le gouvernement avait déjà procédé en juin à une baisse de ce seuil, qui était alors à 12 000 euros.

«Le gouvernement a également pris une série de décisions pour procéder à des réformes structurelles, surtout à des privatisations et à l'ouverture des professions et du marché du travail», a ajouté M. Mossialos.

Le porte-parole a aussi annoncé qu'un projet de loi «sur la fiscalité doit être voté au Parlement d'ici fin octobre pour corriger les inégalités et les injustices du système qui dominent depuis des décennies», a-t-il indiqué.

Ces mesures supplémentaires sont pour la plupart prévues dans le plan de redressement de l'économie grec 2012-2015 voté en juin par le parlement, mais dont le gouvernement a précipité la mise en oeuvre après un nouveau dérapage des comptes publics en 2011.

Le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos, qui s'est entretenu au téléphone lundi et mardi avec les créanciers du pays, a indiqué mercredi devant le parlement que «des mesures additionnelles» étaient nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction du déficit budgétaire en 2011 et pour ne pas mettre «en risque le pays et sa place dans la zone euro».

L'objectif pour la Grèce est de convaincre la Troïka de ses créanciers - Fonds monétaire international (FMI), zone euro et Banque centrale européenne (BCE) - de lui verser une sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010, sans laquelle elle risque de se retrouver en cessation de paiement en octobre.