L'État fédéral américain se trouvait mardi face à une nouvelle menace de paralysie en raison d'un désaccord entre les deux partis du Congrès sur une énième loi de finance provisoire, pour maintenir le fonctionnement des services publics.

L'accord budgétaire trouvé in-extremis en avril dernier pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral finance les services de l'administration jusqu'à la fin de l'exercice budgétaire 2011, soit jusqu'au 30 septembre. Passé cette date et sans accord au Congrès, l'administration pourrait avoir à fermer certains services.

Le financement de l'aide aux États touchés par les récentes intempéries --comme l'ouragan Irène sur la côte est des États-Unis-- est devenu le nouveau sujet de discorde au Congrès.

D'un côté, les républicains de la Chambre souhaitent voir l'aide aux sinistrés financée par des mesures de réductions budgétaires, une mesure rejetée par les démocrates.

Les républicains insistent aussi pour que cette aide soit incluse dans la loi de finance provisoire de six semaines après le 30 septembre. Ils proposent de débloquer un milliard de dollars immédiatement pour les États victimes de catastrophes naturelles récentes et 2,65 milliards pour l'année 2012.

De l'autre côté, les démocrates ont fait adopter la semaine dernière une enveloppe de 6,9 milliards de dollars pour 2011 et 2012 pour aider les États en difficulté. Ils veulent faire adopter la loi de finance dans un texte distinct.

«Il n'y a que la politique politicienne là-dedans», a déclaré mardi à la presse le numéro deux républicain de la Chambre Eric Cantor, désignant comme responsable du blocage les démocrates qui contrôlent la majorité au Sénat.

«Personne ne veut provoquer une paralysie de l'administration ici, je pense que le pays en a eu assez», a dit M. Cantor en ajoutant que si le chef de la majorité démocrate Harry Reid continuait de soutenir le texte adopté au Sénat, il porterait alors seul la responsabilité d'une éventuelle fermeture de l'administration.

M. Reid a répondu aux journalistes que les démocrates ne «céderont pas» ajoutant qu'il était prêt à maintenir le Sénat en session la semaine prochaine pendant les congés parlementaires.

Le chef démocrate a ajouté qu'il n'était «pas sûr» qu'il n'y aurait pas de paralysie du gouvernement car les républicains de la Chambre influencés, selon lui, par les ultraconservateurs du Tea Party ont été «déraisonnables par le passé et (il ne sait) pas pourquoi il deviendraient soudainement raisonnables».

Plus optimiste, le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, a assuré que les Américains ne devaient pas s'inquiéter d'une éventuelle paralysie de l'État fédéral.

Sans vote au Congrès, l'Etat fédéral se retrouverait paralysé («shutdown»), et ses services jugés non-essentiels, comme la protection sociale, seraient contraints de fermer, avec des conséquences néfastes sur l'économie à la clé, alors que le taux de chômage américain stagne à 9,1%.