Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, estime que la crise actuelle est «la plus grave depuis la Deuxième Guerre mondiale».

En entrevue à la chaîne Europe-1, il a déclaré qu'il fallait «rétablir la confiance, une confiance qui a été entamée».

D'après lui, cette crise qui a commencé en août 2007 avec le problème des subprimes et s'est accentuée avec la chute de Lehman Brothers aurait pu être encore plus sévère que celle de 1929.

«Je crois que cela aurait pu être la crise la plus grave depuis la Première Guerre mondiale si précisément l'ensemble des responsables n'avaient pris des décisions très importantes», a estimé M. Trichet, estimant que «le sérieux des politiques budgétaires était quelque chose d'absolument essentiel pour la confiance.»

La BCE a racheté lundi de la dette espagnole et italienne. Son président a refusé mardi de préciser combien de temps encore la Banque entendait mener cette politique de rachat d'obligations.

«Pour assurer la stabilité des prix, nous prenons des décisions sur les taux d'intérêt et il faut les transmettre aux économies», s'est-il contenté d'expliquer, rappelant que depuis mai 2010 et la crise grecque, la BCE avait recours à une mesure «non-conventionnelle» lui permettant d'assurer mieux cette transmission.

M. Trichet a demandé à ce que les mesures décidées lors du Conseil européen du 21 juillet soient mises en oeuvre «le plus rapidement possible», notamment que les États membres de la zone euro accélèrent la réduction de leurs déficits et que la possibilité soit vite donnée au Fonds européen de stabilité financière (FESF) de racheter des obligations souveraines sur le marché secondaire.