«L'épargne est ce qu'on ne consomme pas, constate Richard La Ferrière, chef de région chez Planification financière TD Waterhouse. Si je ne mets pas de rubrique d'épargne au budget, je ne m'enrichirai pas.»

Le réflexe de consommation est d'utiliser toutes les ressources disponibles. Il s'agit donc de soustraire l'épargne à cet appétit, en la faisant disparaître du compte chèque dès le dépôt de la paie.

Combien pourrez-vous y consacrer?

D'abord, il faut connaître vos ressources. Vous avez peut-être davantage d'argent disponible pour l'épargne que vous ne le pensez. Pour le savoir avec un minimum de précision, la meilleure méthode est encore de préparer ce fameux budget, dans lequel vous ferez la somme de vos revenus et de vos dépenses.

Avec un peu de discipline, en resserrant peut-être certaines dépenses dont l'ampleur (ou la présence!) vous surprendra, vous pourrez inscrire à votre budget hebdomadaire ou mensuel une enveloppe d'épargne précise.

La préparation d'un budget présente un autre avantage: il vous permettra d'estimer vos dépenses à la retraite.

Cette enveloppe pour l'épargne fera l'objet de retraits systématiques et automatiques, synchronisés avec le dépôt des paies et dirigés vers l'instrument d'épargne de votre choix.

Règle générale - mais tout dépend des cas -, les planificateurs privilégient d'abord le REER, en raison de ses déductions fiscales. Mais pour la constitution d'un coussin de sécurité budgétaire - une autre notion fort malheureusement oubliée ou jugée désuète -, le CELI est plus approprié. Les intérêts sont accumulés à l'abri de l'impôt, et si une urgence survient, le retrait n'est pas imposable.

La méthode de l'épargne systématique présente un autre avantage: «On réduit l'effet des fluctuations du marché sur une longue période de temps», observe Richard La Ferrière. En répartissant l'investissement durant toute l'année, on réduit le risque de faire un seul investissement à un moment défavorable.

Épargner tôt

La logique est implacable: plus on commence à épargner tôt, plus on accumule d'argent et plus le levier de l'intérêt composé peut exercer son effet. «Épargnez ne serait-ce que 25$ par mois, implore Richard La Ferrière. La société habitue les jeunes au crédit. Il faut aussi les habituer à l'épargne.»

Bien sûr, l'épargne en début de carrière vient en collision avec plusieurs autres projets: voyager, fonder une famille, acheter une première maison... ou rembourser ses dettes d'études.

Pour le projet le plus coûteux, celui de l'acquisition d'une propriété, l'épargne REER n'est pas un obstacle, au contraire. Les cotisations sont déductibles d'impôt et le Régime d'accès à la propriété (RAP) permettra d'utiliser une partie des épargnes accumulées pour déposer la mise de fonds à l'achat de sa propriété.

Par ailleurs, pour dégager la marge de manoeuvre nécessaire, Richard La Ferrière recommande de ne pas consommer à la limite de ses capacités financières. «Vous avez les moyens d'une Toyota Camry? Achetez plutôt une Corolla», donne-t-il en exemple.

Il reste à savoir comment investir. Tout ce cahier s'y consacre.