Le conseiller financier Perry Newman, de Hampstead, a avoué au syndic de faillite RSM Richter avoir sciemment floué ses clients investisseurs, a appris La Presse Affaires.

L'homme de 51 ans a rencontré le syndic jeudi dernier durant environ deux heures. «Il a admis avoir floué les gens», nous a dit hier Neil Stein, avocat du syndic qui l'a interrogé.

Perry Newman s'est installé à Montréal dans les années 90. Il a expliqué au syndic avoir recueilli les fonds d'un premier investisseur de façon légitime, en 1995. Cependant, l'argent de son client placé dans des contrats à terme sur devises a résulté en d'importantes pertes, ce qui a incité Perry Newman à mentir sur le rendement réel, nous a dit Me Stein.

«Il a fait deux mois d'affaires légitimes, en 1995. Après, ses affaires sont devenues non légitimes et il n'a jamais plus placé les fonds des clients», a raconté Me Stein.

Ce scandale «à la Earl Jones» a été révélé au grand jour il y a deux semaines, dans la foulée des démarches juridiques d'une investisseuse de New York, Edith Olanoff. La plaignante affirme qu'elle a confié 7,6 millions US à Perry Newman au fil des ans, avant de constater, au printemps 2010, qu'elle avait été victime d'une arnaque.

Globalement, une douzaine d'investisseurs ont confié des fonds à Perry Newman et à son entreprise, Dover Financial Corp., a dit M. Newman au syndic. Les investisseurs sont tous des membres de la communauté juive orthodoxe de New York.

La communauté juive orthodoxe est d'ailleurs sous le choc, autant à Montréal et à New York qu'en Israël ou en Angleterre, selon ce qu'a constaté La Presse Affaires.

Le syndic tente de reconstituer les entrées et sorties de fonds de Perry Newman et de son entreprise au cours des dernières années. En supposant que les coffres soient vides, Perry Newman aurait eu un train de vie de plus de 1 million de dollars par année avec l'argent de Mme Olanoff, depuis cinq ans.

Ce train de vie est surprenant, d'autant plus que son logement de Hampstead est payé par son beau-père, ses voitures également, a-t-il confirmé à Me Stein.

Ce n'est pas la première fois que Perry Newman fait face à la justice. En 1993, un jugement à Londres, au Royaume-Uni, l'a sommé de rembourser 900 000$US à l'homme d'affaires John Halstuck. Le jugement a ordonné à Perry Newman de ne pas transférer ses actifs à l'étranger, y compris ses comptes au Crédit Suisse et à la Barclays Bank, de même que sa Mercedes et sa BMW.

Le jugement a accordé 500£ par semaine (750$US) à M. Newman pour ses dépenses personnelles et exigé qu'il dévoile tous ses actifs. Perry Newman a quitté Londres pour Montréal peu de temps après ce jugement. Depuis, John Halstuck se plaint de n'avoir aucunement été remboursé par M. Newman.