Earl Jones, Norbourg... et maintenant peut-être une nouvelle menace en Suède.

Alors que, hier, les yeux et les oreilles des commentateurs judiciaires et financiers étaient tournés vers le palais de justice, l'Autorité des marchés financiers a mis les Québécois en garde contre une nouvelle organisation dont «la démarche a l'apparence d'une fraude». Son nom: l'International Organization of Securities Commission.

Selon l'AMF, qui se fie à des renseignements fournis par l'organisme de réglementation des services financiers de Suède, l'IOSC s'adresse à des investisseurs qui détiennent des actions dont la valeur a chuté. Ses promoteurs offrent alors de les racheter à un prix supérieur à la valeur du marché.

Le hic, c'est que, avant de procéder au rachat, l'IOSC exige des frais. Quand paiements sont faits, les représentants de l'IOSC disparaissent dans la nature, et les boursicoteurs restent pris avec leurs actions dévaluées.

«C'est un stratagème assez commun», explique Cathy Beauséjour, de l'AMF. «Il n'y a aucune commission de valeurs qui va racheter des actions», précise-t-elle à l'intention de ceux qui aurait tendance à écouter des offres trop belles pour être vraies.

À sa connaissance, un seul Suédois a porté plainte et il n'a pas mordu à l'hameçon des fraudeurs.

Si l'AMF a décidé d'alerter la population et qu'un enquêteur «effectue des vérifications», c'est qu'il y a «peut-être» des Canadiens impliqués dans l'affaire, confie Mme Beauséjour.

L'AMF fonde ses soupçons sur le fait que le site internet des présumés fraudeurs mentionnait le nom d'entreprises canadiennes. Aussi, des documents qui y sont présentés comme des lois américaines sont en fait des documents législatifs canadiens légèrement altérés, a constaté l'AMF. Le site affiche aussi les logos du ministère américain de la Justice et de la Federal Trade Commission.

Hier après-midi, le site internet de l'IOSC était inaccessible.

L'AMF s'inquiète d'autant plus que Montréal recevra le congrès de la véritable Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) l'an prochain. Le nom pourrait donc être plus facilement reconnu par certains investisseurs, craint Mme Beauséjour. «La mise en garde, c'est un outil de prévention.»